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catherine deneuve

  • " Dream is my reality!"

    deneuve-accueil.jpgElle est blonde.

    Elle est belle.

    Elle couine lorsqu'elle jouit.( Mon pote Petit Bout, le bien mal nommé l'à niqué il y a une dizaine d'année et bien sur, il m'a tout raconté!)

    Non ce n'est pas Catherine D.

    Non ce n'est pas la femme de mon père.

    Guess who?

    En revanche si l'un ou l'autre d'entre vous peut m'expliquer en quoi consiste faire " l'amour ansolu"; je me coucherai moins sot!


    podcast

  • " Paris Cinoche. "

    zzzzvania-paris.jpgJe suis né à Paris; j’y ai grandi.

    Partout dans la capitale je me heurte à des images, des souvenirs, des regrets aussi.
    Partout des parfums viennent me parler du passé.

    Une essence de Guerlain sur un manteau qui vous frôle, une odeur de vieux cuir à l'intérieur d'un taxi, les effluves d'un vin chaud à la cannelle au coin du comptoir , "Chez Georges", rue des Cannettes, le piquant poisseux des berlingots que l'on achetait dans les petites cahutes de bois vertes du Luxembourg.

    Paris de mon enfance entre le boulevard Exelmans ou nous habitions alors (David était notre voisin) et le parc Monceau ou résidaient mes grands parents et les trois jeunes sœurs de mon père.

    L’ambiance à la maison était à la guerre des nerfs. Mes parents ne s’aimaient plus; à supposer qu’ils se soient aimés un jour.

    Aux périodes de silence hostile succédait le terrible fracas de leurs dernières disputes. Tout cela ne m’empêchait pas de dormir puisque je ne les avais jamais connus autrement que dressés l’un contre l’autre, échangeant les sarcasmes, les piques au vitriol, les coups bas.


    En revanche, parc Monceau, l’atmosphère était aux rires, à l’impertinence, au joyeux bordel.

     Mes tantes, toutes blondes comme des soleils de Crimée, belles, légères, insolentes, avaient alors entre dix sept et vingt ans. Elles poursuivaient de vagues études qu’elles rattraperaient au pire un jour peut être, au mieux jamais, préférant enchainer les cœurs sans se soucier de les écharper, sous le regard complaisant d’un père qui leur prodiguait toutes les indulgences et celui toujours vaguement mélancolique d’une mère qui pour avoir fait se pâmer tout Paris en son temps, retrouvait dans leurs folies le goût perdu de sa propre jeunesse .

    Les fiancés défilaient comme en un quatorze Juillet perpétuel. De gentils voyous pourvoyeurs d’extases chimiques, des fils de famille soigneusement décoiffés, des étudiants en on ne savait trop quoi engoncés dans leurs petits costumes cintrés, des acteurs aboyeurs, un peintre qui ne peignait que des culs et tant de pianistes que l'on aurait put croire nos trois gracieuses toquées des coulisses de Pleyel.

    Du reste, on ne savait jamais très clairement qui était avec qui, tant les  « demoiselles avec ou sans ailes » comme elles se qualifiaient elles mêmes, mettaient de malice à se chiper, se prêter, s’échanger leurs amoureux respectifs.


    Le dimanche, lorsque le temps le permettait, nous déjeunions dans le jardin, au grand dam des voisins assourdis par le vacarme de volière qui régnait sous les tilleuls. Nous parlions tous en même temps sans prendre la peine d’écouter ce que racontaient les autres et ne consentions à nous taire que lorsque le pianiste du moment s’installait devant le demi-queue du salon. (il y avait toujours, parmi les convives, au moins un pianiste, et si par extraordinaire nous manquions d’hommes aux doigts d’or, papa s’y collait non sans s’être, au préalable, fait copieusement prier )

     Chacune des « demoiselles avec ou sans ailes » réclamait alors sa pièce favorite.

    Liouba, l’ainée, ne jurait que par la « Manon Lescaut » de Puccini et l’aria « Sola, perduta, abbandonata » de l’acte IV.

    Stassia la cadette préférait « la suite Bergamasque » de Debussy, dont le prélude tout en contrastes tranche avec l’humour du second mouvement et l’exquise tendresse du « clair de lune » qui lui succède.

    Enfin Sasha, la benjamine, n’avait de cesse qu’on ne lui jouât SON Tchaïkovski, à savoir l’Allegro non troppo e molto maestoso du concerto N° 1 pour piano et orchestre.


    « Mauvaise . Graine » quant à lui, plus habitué à la variété saturée de synthés des Golden 80th , écoutait ces merveilles d’une oreille maussade tout en se gavant d’Ouzvar de fruits séchés, sorte de compote très liquide à base de pommes, de poires, de pruneaux, de cerises et de raisins secs; et de Kissiels de lait à la cardamone, dessert utilisant la fécule de pomme de terre dont la consistance élastique et gluante ainsi que l’aspect louchement translucide aurait dégouté plus d’un gourmet; tant et si bien qu’il ne se passa pas un Dimanche sans qu’on le ramena vomissant tripes et boyaux, boulevard Exelmans.

    Paris de mes premières sorties : le « Queen » alors temple des nuits gays , l’ambivalence des bains à l’époque des Guetta , le « Man Ray » ou il arrivait qu’on croisa Johnny Depp, les « Moscow’s mists », mélange écœurant de lait et de vodka que l’on buvait dans de longs verres givrés, les quêtes désespérées aux dealers qui nous amenaient , intrépides, inconscients, aux confins de Stalingrad, surnommé « Superdrog » puisqu’il était possible de s’y procurer toutes les saloperies illicites possibles et imaginables, les retours en taxi d'improbables banlieues, si saouls que l'on mettait souvent plus de dix minutes à donner son adresse au chauffeur .

    Paris de mes dégouts et de mes répugnances. Paris ou j'aime abandonner mes feux et mes bourrasques, mon âme endolorie. Autheuil me va bien lorsque j’ai le cœur gris.

    Comme le jeune Dutronc il m’arrive de ne plus aimer Paris.


    Paris parfois me pèse, Paris parfois m’ennuie.

    Paris a perdu ses odeurs de campagne, ses allures de village que l’on trouvait encore, il n’y a pas si longtemps, à nos vieux quartiers.

    Paris trop fardée, se parfume d'Orient. On croirait le Bosphore aux rives de la Seine.

    Paris des beaux quartiers, à force de retouches, n’exprime plus qu’une sorte d’effroi poli.

    Paris n'a plus d'esprit depuis que Madame Verdurin est devenue Princesse de Guermantes.

    Paris est tout petit et nos amours immenses. Paris ne sait même plus parler le parisien.
    Paris, ta tour prend garde, il vont l'enrubanner de torchons de couleurs et de quolifichets, comme le Pont Neuf, hier, qui par un beau parleur se laissa emballer.
    Paris tes élégantes s'habillent à Milan.

    On ré-enterre Saint Laurent place Saint Sulpice, juste sous les balcons de la reine Deneuve et Chanel s'affiche en personnage de fiction dans les cinémas.
    Paris n'a plus grand-chose à proposer.

    Régine a mangé son boa, Castel ne va pas bien, Le Queen, sans talent, singe le Palace, et ta revue, Paris, gambille en boitant.

    Paris rabâche les mêmes expos vues cent fois ici et ailleurs, Paris se veut Broadway et ne sait pas danser, Paris exhibe ses vieilles gloires sur ses scènes navrées, dépoussière Tennessee, Pagnol, notre Tchékhov, l’eternel Feydeau, l’insupportable Claudel.


    « Le soulier de satin », en version intégrale, court son marathon au théâtre de l’Odéon .

    Onze heures de franche rigolade, de comique vertueux.


    Pour citer Guitry au soir de la première :

    « Heureusement que nous n’avons pas eut droit à la paire!"

     

     

    Paris de mes premières amours, une garçonnière rue de Verneuil, des baisers sur un quai de Seine, une étreinte sous une porte cochère du boulevard de Rochechouart, une rupture gare de Lyon ( « si tu prends ce train , tu ne me reverra jamais »), un diner aux chandelles qui tourna au pugilat dans un resto proche de la rue de Turbigo, de la pluie et des larmes sous les marronniers de la place Dauphine……Du cinoche que tout cela, mais Est-ce ma faute si j’ai toujours vécu mes amours comme de mauvais films ?

     Paris, mon Paris, moi qui suis citoyen du monde et dans le fond si peu Français. Un Paris que je fantasme. Un Paris que je n’ai pas connu. Un Paris en noir et blanc et cinématographe. Celui de Janson, celui de Prévert, le Paris d’Audiard.

    Paris, une femme flânant sur le boulevard du crime, distinguée et familière, si Parisienne.

     Un peu Avenue Montaigne, un peu Courbevoie.
    Intense et grave comme une toile de Van Dongen; elle ne ressemble pourtant qu'à elle même.

     Poétique, voici le mot, étrangère au paradis, indifférente à l'enfer ; elle n'est pas belle, elle est vivante. On la devine amoureuse de l'amour plus que des hommes, ignorant le péché puisque " c'est tellement simple l'amour ». Simple comme bonjour, aimez moi, adieu. Simple comme une valse chaloupée sur trois notes, trois pas, trois battements d'un cœur que rien n’affole.

     Simple comme le regard clair de ses yeux noirs qui ne voient pas le mal.

    Arletty ! Lady Paname !

    Paris, une chanson. Un duo.

    Catherine Deneuve et Malcom Maclaren.

    « Saupoudrez pour finir de poussière de métro mais n’en prenez pas trop »

     

    Catherine Deneuve et Malcom Maclaren: " Paris"
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  • " Chronique d'un dépucelage programmé." ( 2 )

     

    " Coulisses."

     

    zzzzzzzz-v-by-fxm94.jpgElle serpentait sous la scène, la rampe, le parterre, le foyer, allait se perdre dans des profondeurs ou le théâtre bougonnait ses humeurs capricieuses tel un très vieux cabot mâchant entre ses dents des paroles indistinctes, remontait brutalement vers les étages pour repiquer aussitôt suivant une pente vertigineuse en direction du hall sur lequel elle débouchait.


    Cette galerie alambiquée , entrecoupée de courts paliers, de volées de marches en colimaçons, de passages en arceaux ou il fallait se courber pour ne pas heurter de la tête les rouages d’une machinerie dont on ne savait trop à quoi elle servait, et que l’on appelait « Le Tunnel » comme s’il s'agissait d’une attraction de fête foraine ou d’un énigmatique boyau bruissant d’ombres et de périls qui aurait mené les plus téméraires jusqu’à une hypothétique salle aux merveilles, bien qu’elle fut encore éclairée par de faibles ampoules et soigneusement fléchée , n’était plus empruntée depuis qu’à la libération de Paris les F.F.I s’y étaient réfugiés pour échapper aux tirs Allemands.

    Je trouvais ce labyrinthe follement romanesque. Il me semblait, lorsque Stan m’y entrainait dans une course haletante contre le temps et qui se fichait bien des risques encourus, il me semblait que je galopais de toute ma vigueur dans la magie d’un film de Truffaut et qu’à tout moment, à l’angle de n’importe quel virage, Catherine Deneuve pouvait apparaître, retenant d’une main les velours incarnat de sa robe du soir lacérée tandis que de l’autre elle élevait vers un visage tendu de conspiratrice le feu brasillant d’une lampe tempête.

    Au plus profond du gouffre, presque ‘à demi dissimulée derrière les plaques de carton pate d’un décor Florentin représentant la silhouette en lambeaux de Santa Maria dei Fiore, une vielle banquette, rouge, pelucheuse, poussiéreuse, achevait de moisir . C’est sur ce siège douteux ou j’imaginais que tant de culs illustres avaient étalés leurs rondeurs satisfaites les soirs de Générale, que nous faisions l’amour, aiguillonnés par la hâte et la crainte, retenant nos cris, nos gémissements, nos fous rires, nous cassant la figure plus souvent qu’a notre tour , nous relevant aussitôt , salis, esquintés mais toujours disposés à continuer la bataille.

    On a peur de rien lorsqu’on a 15 ans et surtout pas d’un amour qui ne daignait pas montrer sa face suave et sotte de chérubin, puisqu’il n’était question entre Stan et moi que de sexe, enjoué ou sévère, brusque ou caressant, dépravé ou benoit, mais débarrassé des scories sentimentales avec lesquelles ni l'un, ni l'autre n'avions l'intention de nous compliquer l'existence.
    De sa vie en dehors du théâtre, je ne savais rien et ne cherchais pas à savoir.
    Seuls m’importaient les plaisirs que nous partagions et dont, une fois débarrassé de ma virginité comme on se débarrassé d’une corvée fastidieuse, je devenais chaque jour un peu plus dépendant, Stan comblant au centuple tous les espoirs que j’avais mis en lui. De là à ce que je me prenne pour Sarah gaillardement bousculée par Mounet-Sully dans des extases rococo-"1900", il n'y avait pas loin!

    Toutefois, s'il me restait encore quelques doutes concernant mes dispositions à préférer les garçons, l’obscurité chancie des coulisses d’un théâtre, les dispersa comme les rayons du soleil dispersent en gouttes de lumière le givre aux bouches des fontaines.

    J’étais pédé, définitivement pédé, ni fâché ni honteux de cet état, même si je n’exultais pas d’imbécile fierté, pédé à tel point que je raisonnais déjà en parfaite petite salope, rêvant parfois, tandis que Stan me prodiguais une de ces gâteries dont il avait sinon le secret du moins le talent de bien faire, à tous ces merveilleux garçons qui dés la rentrée repeupleraient Paris de leurs grâces équivoques et auxquels, à peine effarouché pour la comédie, cependant un rien trivial par gout de la fanfaronnade, je révélerais mes nouvelles et précieuses compétences.

    Ma candeur tout juste écornée, ignorait encore que rien, pas même la plus potinière des reines pédoques, et bien qu’il ne soit pas interdit de cumuler, n’est plus cancanier, clabaudeur, papotier, qu’une troupe de théâtre et que je me précipitais au devant d’une de ces bouffonnerie ridicule que la vie semblait prendre un vilain plaisir à me destiner , à moins que je n’eusse inconsciemment la malice de les provoquer moi-même.