Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Flashbacks

  • "L'Eternel Retour."

    Revenir en photos, c'est déjà revevenir.

    Série " When In Roma..."

    146.JPG152.JPG226.JPG285.JPG

  • Arthur au pays des horreurs.

    z-arthur-11-01-09.jpg


    Première partie : Dans laquelle « Mauvaise . Graine » perd les pédales.

    J’avais rendez vous devant un bistrot que je ne connaissais pas avec un Arthur que dans le fond je ne connaissais pas d'avantage.

    Vendredi soir, Paris ressemblait à Montréal. Un froid de gueux, peu de monde dans les rues, le poids du gel, de l’hivernage sur les boulevards, les avenues, les monuments, sur le fleuve immobile, tissait comme une résille translucide dont les mailles encageaient le ragot grommelant du ventre de la ville, le condamnant au silence cireux des grands recueillements. Un clair de lune boréal s’éboulait dans les caniveaux en un plumetis de pétales de givre. Les mots figeaient sur mes lèvres fendues par la volée de mille folles flamberges, en dépit du baume à l’odeur soyeuse de cacao présumé les protéger, tandis que je tentais, par téléphone, de convaincre Chris de me rejoindre.

    « Monsieur de … » pinaillait.

    Gorge irritée, nez pris, larfeuil en berne, sommeil, bonne nuit, dodo !
    Des excuses bidon puisque je percevais derrière sa voix, certes vaguement dolente, une rumeur de conversation, un bourdonnement de salon.
    Au terme de mille circonvolutions il admit qu’il se trouvait consigné pour la soirée, ses parents recevant quelques commensaux, parmi lesquels le Prince de Mesdeuze ainsi que deux ou trois belles têtes de Comtes, qu’il ne m’avait pas invité car ….enfin, tu comprends...... Je ne comprenais rien du tout , sinon qu'il répugnait à me voir.

    Basta !

    Furibard, j'abandonnais mon noblaillon à ses vieilles perruques et pressais le pas en direction de ma voiture, comme d'ordinaire garée à dache ! La perspective de passer la nuit en duettino avec Arthur m’agaçait, non que le gamin fût de mauvaise composition mais parce que je me demandais avec inquiétude ce que

    nous allions bien trouver à nous dire ce quasi étranger et moi-même. Mais quelle idée aussi de m’en aller jouer les duègnes pavanantes pour infante déjà déflorée ? A peine trente ans et déjà assujettie au rôle revêche de chaperon, pauvre « Mauvaise . Graine », toi la plus redoutable Scarlett de ta génération changée par les maléfices d’un David dont même l’enfer ne voudrait plus, en craintive « tante Pittypat ».
    Calamité suprême, aucune chance de terminer sévèrement « Amped et queer » au petit matin glaireux, puisque par un miracle que la madone de Savone elle-même n’aurait sut expliquer, conscient des responsabilités qui m’incombaient,j’allais affronter les embuches de la nuit sans le réconfort d’un sympathique trait de Candy-C ou d’un innocent Jelly Bean.

    Arthur m’attendait au bord du trottoir, frigorifié, piaffant d’impatience ou peut être d’appréhension, vêtu d’un manteau noir cintré à la taille, dont la coupe admirable traitait avec désinvolture les proportions de son corps délié, lui conférant l’épaisseur de la maturité sans lui ôter cette grâce exquise et qui ne pèse rien de la jeunesse. Un frisson violent me secoua, lorsqu’il pénétra dans la voiture, tandis que je percevais à travers une brume de glace, cette odeur que sans mémoire encore je reconnaitrais ; une odeur dorée de caramel tiédit et d’écorces d’oranges , l'odeur ronde que l’on respire au cou des tout petits enfants.
    Pourquoi ce parfum me bouleversait il tant ? Pourquoi me ramenait il au temps d'avant les hommes, lorsqu'à l'ombre dolente des magnolias du jardin d’acclimatation, je courrais de toute la force de mes mollets longs et lisses vers l'envol gracieux des manèges ?

    A la lueur du plafonnier je dévisageais Arthur comme si je le voyais pour la première fois. Je réalisais avec une sorte d’incrédulité bestiasse qu’effectivement,je ne l’avais jamais véritablement regardé, ou du moins que je ne l’avais jamais regardé comme un homme achevé, autant dire une proie potentielle.

    « Mauvaise . Graine », ma fille, tu perds les pédales.
    C’est Arthur nom de Dieu, ce même Arthur qui,une après midi de Juin,à Autheuil s'était abondament oublié sur ton short de tennis,alors que pour l'amuser tu jouais à "Ramons-ramons-la-petite-barque".Et ne viens pas me dire que celà crée des liens , que tu aimerais bien qu'il recommence, stupide idiote.
    C'est un bébé Cadum , Arthur!
    Un grand et beau bébé, je te l’accorde mais n’oublie pas davantage qu’il est le neveu de Liouba donc quasiment ton cousin.Tu me diras que des cousins par voie consanguine ou non, on en a baisé d’autres, mais ce n’est pas une raison.
    Ni nécessaire, ni suffisante, n’insiste pas espèce d’orang outan lascif!
    Un peu de courage vieille branche, ferme les yeux et regarde la route !Oui, bon, bref, tu m’as compris.
    Evite de penser à cette carnation chaude et complexe de pêche de vigne, à ce nez aux ailes délicates, à cette bouche douce et charnue, veloutée comme un beau fruit d’été, à ces yeux d’un bleu profond plus vieux que son âge.
    Oui, je sais, bleu, le mot est un peu court jeune homme ,un peu étroit pour évoquer le bleu des yeux d’Arthur. Je veux bien reconnaître que l’on trouve dans

    ses larges prunelles un peu écartées toutes les nuances de bleu possibles et imaginables, l’azur et l’indigo, le cæruleum et le Prusse,le Lapiz et la Turquoise,le myosotis et le Lila. Tout un printemps rieur aux berges de la Méditerranée, lorsque le ciel et la mer se fondent en une ample, une souple toile aussi délicatement ajourée qu’une mantille en dentelles de Seville.
    Bon, c’est terminé les conneries ? Tu as trop de santé mon petit gars!Tu tiens donc tant à te faire revolvériser par Liouba ?
    Et puis tu as un mari que je sache ! Non ?

    Non !

    Bon,je n’insiste pas mais je t’aurais prévenu tête de bois !

    Une fois que Jiminy Cricket eut daigné fermer sa boite à âneries,je ne pus m’empêcher d’ouvrir la mienne pour braire à Arthur combien je le trouvais en beauté. Il m'en remercia d’une petite tape amicale sur la cuisse.
    Un peu vexé qu’il ne me retourne pas le compliment,puisqu'après un gommage au papier de verre et un masque aux prépuces de cachalots lyophilisés je rayonnais tel le phare d'Alexandrie sur les nuits levantines de Cléopatre ,je lui tendis une perche honteuse. .

    « -Et moi, comment tu me trouves ?

    (Merveilleux, sublime, à tomber, roulé comme un havane, narcissique avec deux S et un beau Q, à violer d’urgence : rayez les mentions inutiles)

     



    « - Facilement ! me répondit-il avec un rire penaud qui me fit comprendre que j’avais quelque peu forci durant nos agapes Monégasques.

    Puis, dans un geste charmant de détachement,il prit ma main, y déposa un baiser ailé juste avant d’enfoncer un dernier clou dans mon cercueil d’ex gloire décatie.

    « - Mignon ton blog, « Mauvaise . Graine » ! Un peu tartignole sur les bords, mais n’est pas Céline qui veux, tu ne crois pas ? »

    Tartignole comme son sujet, connasse !

    Attend la suite, joli cœur, tu vas être servi !



    (Suite au prochain numéro)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • " Une nounou d'Enfer. "


    Arthur, je l’ai vu naitre.zarthur-10-01-09.jpg


    Enfin, pas tout à fait ! Vous imaginez bien que je n’étais pas présent lorsque Madame sa mère a démoulé le gluant !


    Nous dirons plus justement que je l’ai vu grandir !
    Arthur est le neveu par alliance de ma tante Liouba.


    Un vague cousin en quelque sorte !


    Douze années nous séparent.

    Ceci explique que nous n’ayons jamais noué de liens plus consistants que ceux qu'impose le partage de réunions familiales, comme mon étonnement, lorsqu’il m’appela, Lundi, pour me convier à déjeuner en sa compagnie.

    D’excellent lignage, bien élevé, bien peigné , propre sur lui , promis à un brillant avenir avant même de savoir ânonner la table de deux , suffisamment friqué pour susciter la convoitise nimbée d’« Heure Bleue » de ces douairières maléfiques aux perles discrètes , aux chignons soignés , aussi habiles à ferrer le « beau parti » que le brochet dans les lacs d’Irlande ; Arthur , vous l’aurez compris , est la parfaite incarnation de la France d'en haut ,celle qui de collèges Suisses en High Schools anglaises, se prépare à étonner Wall street ou Kabutochō .

    En somme une parfaite tête à claques.

    Arthur cependant n’est pas idiot.


    Perturbé comme tout un chacun, mais pas idiot.

    Dès l’enfance, son statut d’unique héritier, lui a enseigné à se garder d’un microcosme médisant et fourbe au sein duquel l’intérêt porte le masque de l’intimité; l’intolérance celui de la vertu.

     


    Cependant, parce qu’il n’en maîtrise pas toutes les subtilités ; et même s’il se refuse encore à en cautionner les bassesses ; Arthur s'ingénie avec une maladresse, parfois touchante, à jouer un jeu de dupes dont il espère qu’il le rendra populaire.

     


    Ainsi se montre-t-il fort prodigue d’un argent dont l’abondance l’embarrasse.
    Ainsi organise t’il, plus souvent que nécessaire, des noubas rugissantes que plébiscite une jeunesse candidement décadente, avide de musique « hot » et de champagne glacé.

     


    Ainsi dissimule-t-il son manque d’assurance sous l’apparat d’un glamour branchouille qui, du châtain nuancé de ses cheveux au chic implacable de ses vêtements en passant par la verdeur naïvement canaille d’un vocabulaire férocement convenu, signent une estampe faussement délurée. Son jeune corps développé par la pratique du tennis et de l’aviron, l’éclat gourmand de son teint caramel, le regard ivre et papillonnant de ses yeux pervenches achèvent d’entretenir l’imposture ; puisqu’à cent lieues de son personnage de dandy indolent, Arthur est un jeune homme mélancolique, parfaitement pragmatique et totalement indifférent à la parodie fatiguée des mondanités.

     


    Prisonnier de son éducation et de sa caste il se contente de rêver à une existence ordinaire et studieuse, peuplée de livres et de chevalets, de roses trémières, et de grands chiens efflanqués sans songer une seule seconde à secouer le carcan qui l’enferre.

     


    Bref, Arthur est malheureux !

     


    Et un petit peu pédé aussi sur les bords.
    Mais ça, il ne s’en doutait pas –ou du moins feignait il de l’ignorer –jusqu'à ce que mon David ne s’en mêle.

     


    David, peut être vous en souvenez vous, me tient lieu de jumeau noir, d’éminence grise et par la force des choses de colocataire.


    David est beau à peindre, fou à enfermer, obsédé à en suivre sa bite partout ou elle le mène fut ce dans des extravagances sexuelles strictement interdites aux plus de dix huit ans, David subitement entiché d’Arthur ou plutôt brulant de concupiscence à l’idée de s’offrir, en guise d’étrennes, le précieux Graal du Roi Arthur, David injustement évité d’une escapade Monegasqueà laquelle j’étais par Christophe prié, organisant par mesquine vengeance une bamboche en forme de mascarade Vénitienne dans mon – notre- appartement, bamboche travestie à laquelle il convia , comme il se doit , le ban et l’arrière ban de tout ce que Paris compte de putes , demi putes, quart de putes , barbillons et autres séraphins aux ailes cramées , plus la proie aussi innocente que l’agneau à naitre qu’il entendait par la grâce de ses incantations converses et la vigueur de son bras séculier changer en brebis galeuse.

     


    David enfin qui se garda prudemment, et pour cause, de me toucher mot de ses exploits.

    Bien qu’Arthur se soit vu tenté de gouter aux joies de l’uranisme, il n’avait, en revanche, pas prévu que cette éventualité se concrétiserait si tôt dans le long cours flottant de ses jours ni qu’elle serait le fruit de circonstances tellement grotesques qu’elles en deviendraient singulières.

     


    Il avait suffit de quelques minutes ivres de rires et de bulles pour qu’il bascule, peu avant l’aube, sous l’étreinte d’un vaillant soudard aux pupilles curieusement dilatées.

     

    Ni viol ni don de sois, cette union désastreuse n’était qu’un faux pas éméché dont Arthur s’était relevé le premier; chancelant et vaguement écœuré tandis que son suborneur sombrait dans un sommeil béat.

     


    A gestes lents il avait ramassé ses vêtements épars.

    Des salons qu’éclairaient des guirlandes clignotantes lui parvenaient le chahut d’un quadrille.

     


    Arthur s'était enfui sous une pluie de serpentins obscènes comme des langues tandis que les masques railleurs tentaient de l’entraîner dans leur sarabande.
    Une fois chez lui, il avait transformé sa honte en un feu d’artifice de rires imbéciles avant de chuter dans la nuit obtuse des ivrognes.

     


    Au réveil, il n était plus tout à fait certain de la réalité de la scène et sans une petite douleur lancinante ou vous savez, il eut put croire à un mauvais rêve.
    Du reste, comment aurait il imaginé que sa « première fois » puisse se passer sans qu’il ait conscience d’autre chose que de l’éboulement de cheveux bruns répandus sur son dos et d’une odeur fade de champagne éventé ?

     


    En réalité, jamais, il n’avait osé se représenter cette mythique première fois et si d’aventure, pour les besoins de quelque jeu stupide, on lui avait imposé de le faire, il n’en aurait certainement pas attribué le rôle principal à ce garçon là.

     


    Parce que David était spectaculairement beau, et que l’excès de beauté ne semblait pas à Arthur une qualité nécessaire à un homme.
    Parce qu’il était plus changeant qu’un mois de Mars, solaire et exubérant un instant, sombre et coléreux le suivant sans la moindre motivation.
    Parce que ses manières d’adolescent attardé le lui rendaient pathétique.
    Parce que son impulsion morbide à l’autodestruction lui inspirait une peur sournoise.

     


    Vivement, Arthur avait rassemblé ses esprits, bu un pot de café afin de dissiper sa gueule de bois, puis convenu qu’il serait stupide d’accorder à cet accident

    idiot plus d’importance qu’il n’en méritait et qu’il valait mieux penser à autre chose.
    Le fautif- mais au fond Arthur l’était tout autant- qu’il croisa le surlendemain dans une librairie ou chacun avait ses habitudes, semblait, quant à lui, n’avoir gardé aucun souvenir de ce qu’on qualifiera cyniquement d’« intermède Vénitien ».

     


    Comme à l’accoutumée, David s’était montré primesautier, affable et taquin .Il avait invité Arthur à déguster une Charlotte à la vanille dans une pâtisserie voisine, l’avait saoulé de plaisanteries et de potins avant de la planter à un angle de trottoir pour courir vers un rendez vous oublié.

     


    Partagé entre le soulagement et le dépit, Arthur s’était donc confié, dans le plus ingénu des abandons, à l’unique personne parfaitement capable –ou parfaitement incapable- de répondre aux questions qui le torturaient, la seule véritable légende urbaine de la famille et de ses dérivés, cette vieille garce de « Mauvaise . Graine », laquelle plus fausse qu’un Ducat de plomb lui avait coulé un long regard suspicieux digne à lui seul d’une demi douzaine d’Oscars.

     


    « -David a couché avec toi ? m’exclamais-je, comme si l’événement me paraissait à peine moins vraisemblable qu’un débarquement d’indiens Cherokees Avenue Montaigne.

     


    Entre compatir aux déboires du bambin et sauver les fesses de David au prix de menteries qui eussent fait virer la fée bleue au violacé, j’hésitais à peine.

     


    Arthur, occupé à baratter d’une cuiller nerveuse un malheureux Tiramisu à la fraise, se renfrogna aussitôt.

     


    « -Pourquoi non ? Est-ce que je ne suis pas mignon ? N’aime t'il pas les garçons ?

     


    « -Il en joui, cela ne signifie qu’il les aime. Mais pour en venir à ton cas précis ; je ne me figurais pas que tu sois son type.

    « -Ah, parce qu’il a un type !

     


    « -Les inconnus, mon joli! Mon faux frère ne baise que des inconnus. Des mecs sans passé ; des mecs sans avenir. Des mecs auxquels rien ne le l'attache.


    Au ras de sa frange claire, les yeux d’Arthur prirent un éclat de pierre dure.

     


    « -Si je te comprends bien, ce salaud m'a oublié pour pouvoir me sauter, puis dans la foulée, il a également oublié de se rappeler qu’il m'avait oublié. Cela ne m'étonne pas qu’il agisse désormais comme si rien ne s'était passé.

     


    Je haussais les épaules avec résignation.

     


    « - Sans doute ne s’en souvient-il plus réellement. Mais à la fin, tu t’attendais à quoi Monsieur l’idéaliste ? A ce qu’il te demande en mariage ? Tu sais bien qu’il avait beaucoup bu, ce soir là. Et un peu tapé, aussi.

     


    "-Tapé ? Tapé qui ?

     


    « -Pas tapé qui, gourde, tapé quoi ! De la coke, tiens !

     


    « -David prend de la cocaïne ?

     


    « -Tout le monde prend de la cocaïne. Mais dis moi, c’était bien au moins ?

     

    Même s’il l’avait voulu, Arthur eut été bien incapable de répondre à cette question malséante ; d’une part parce qu’il manquait cruellement de références en la matière ; d’autre part parce qu'évoquer ce qui touchait à la sexualité, et au corps plus généralement, lui était encore pénible.

     


    Quoi qu’il en soit il se trouvait déberlingué par un goujat, camé jusqu’aux sourcils, lequel ne se souvenait même pas d’avoir envahi son fondement avec la même précipitation qu’Hitler la Pologne.

     


    La situation prêtait à rire et Arthur était bien trop honnête avec lui-même pour l’affubler du costume vertueux de la tragédie.
    Tandis que je réchauffais entre mes paumes un ballon de Cognac, je résumais le débat à la seule question qui me parut essentielle.

     


    « -Au juste, qu’est ce qui t’ennuis à ce point? Que David t’ai baisé, et entre nous tu aurais put tomber plus mal, ou bien d’être confronté de manière radicale et sans échappatoire possible à tes propres désirs ?

     


    Ni l'un ni l'autre, mon Capitaine !

     


    Il savait bien, le petiot, depuis toujours, disait il, enfin plutôt depuis l’éveil sensoriel de son zguègue, que ce n’était pas aux filles que ledit zguègue devait de bomber , mais de là à se faire calcer à la vandale comme la dernière des houris d’un bastion tombé un putain de soir de l’an ,dans des draps douteux, sans même un mot gentil, un bisou, au pire une tape amicale sur les fesses, lui faisait quand même douter des bonnes manières de la gente pédoque comme de sa volonté d’adhérer à ce club de troglodytes!

     


    Il ressortait de ses digressions infantiles que le roi Arthur ne voyait pas d’objection à donner son cul pourvu qu’on le lui demandât poliment et qu’on n’oubliât pas de l’en remercier de quelques roses corail ou d’un poulet joliment tourné.

     


    Bien que l’envie me pris de me frapper violement le front contre le bois de la table, je lui expliquais, gentiment que le sexe en nos vertes contrées nécessitait généralement l'usage de trois mots : bonjour, aïe, au revoir, le aïe devenant de plus en plus dispensable l’expérience venue; je proposais également de le cornaquer dans le milieu si toutefois il désirait encore découvrir ce monde interlope, je m’engageais à le protéger, à le conseiller, bref à jouer les bonnes fées marraines d’une Cendrillon plus princesse que souillon, même si je savais pertinemment que l’on m’imputerait de bon cœur les conséquences de cette embrouille à l’eau de vaisselle.

    Nous nous quittâmes, Arthur la fleur aux lèvres, « Mauvaise . Graine » le cœur au bord des siennes, sur la promesse d’une petite virée en boite le Week -end suivant.

     


    David quant à lui ne perdait rien pour attendre même si au regard des folies qu’il m’a entrainé à commettre, jouer les nounous d’enfer, à mon âge, dans mon état et à l’heure qu’il était revêtait des allures d'aimable bluette.

     


    Sur le moment le plus urgent me parut de convaincre mes adorables petits cousins à porter des slips en acier trempé bouclés par des cadenas de haute sécurité non crochetables.

     


    Avec David dans les parages, la prudence s’imposait.