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" Le Diable en nos murs."

zzzzzzzzz-mom-08.jpgAlerte rouge sur la capitale !

Avis de tempête sur ciel serein !

Pic de pollution inégalé attendu à partir d’aujourd’hui et jusqu’à une date indéterminée !

Les pigeons tournoient dans l’air vicié avec des cris d’agonie. Les poissons flottent le ventre à l’air sur le grand fleuve empoisonné. Les rosiers aux jardins ne sont plus qu’un entrelacs de ronces. Déjà les fontaines murmurent des anathèmes.

Chez les couturiers, les premières vendeuses hoquettent de terreur et songent au suicide.

La moitié du personnel du Ritz a démissionné. Restés à leurs postes, les téméraires portent des gilets pare-balles et des casques à visière.

L’apocalypse est pour ce soir.

Amis Parisiens fuyez lorsqu’il est encore temps.

Tous aux abris ! Rejoignez vos caves ou vos bunkers.

Si vous êtes contraints de sortir évitez absolument la place Vendôme et ses abords immédiats.

Le mal absolu à quitté la Suisse et insidieusement se répand dans nos rues.

Le Diable rode en nos murs.

Lucifer arpente de son pas sacrilège les trottoirs de nos avenues.

Satan vous observe derrière les vitres fumées de sa limousine.

Si par malheur vous croisez son regard, vous serez attiré au cœur d’un cercle maléfique dont vous ne reviendrez pas.

Souvenez-vous de ce dialogue extrait du film de Michel Audiard, « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des Canards sauvages. » :

« - Messieurs, si je vous ai arraché à vos pokers et à vos télés, c’est qu’on est au bord de l’abime, la maladie revient sur les poules. Et si je n’étais pas sur de renverser la vapeur, je vous dirais de sauter dans vos autos comme en 40. Le tocsin va sonner sur Montparnasse, il y a le cholera qui est de retour, la peste revient sur le monde, Carabosse a quitté ses zoziaux, bref, Léontine se repointe. »

Voici un paragraphe que je pourrais reprendre à la virgule près.

Il me suffirait pour me l’approprier de changer le prénom de Léontine en celui d’Anne Marie.

Tremblez hommes sages et vertueux, tremblez les canailles, tremblez les corrompus, la bête aux mille visages est de retour ; Anne Marie est à Paris.

Elle m’a appelé hier, alors que je me trouvais au bureau.

Bien entendu, elle avait prit soin de masquer son numéro. J’ai commis l’erreur de décrocher tout de même.

« - Chéri, c’est maman !

J’ai failli répondre qu’il y avait erreur sur la personne tant le mot « maman » est étranger à mon vocabulaire. Au lieu de cela j’ai bredouillé une vague formule de politesse restée lettre morte.

« - Joyeux anniversaire! 33 ans; l’âge du Christ! Frères Chrétiens, taillez la croix, préparez les clous, peu importe mon fils ressuscitera tout de même au troisième jour. Pour l’occasion je ferai un saut en ville à partir de demain. J’espère que nous pourrons nous voir.

Je paniquais, mouillé de sueurs acides, un goût de cendres, un goût de feuilles mortes plein la bouche.

«  - Bé c'est-à-dire que je suis très pris en ce moment et….

Un soupir agacé dans le combiné. Une voix sarcastique toute fardée de tabac blond et d’alcools blancs. Un ton qui ne souffrait pas la réplique. Ma mère telle qu’en elle-même enfin elle ne cesserait d’être.

« - Et bien tu te libéreras. Passe me prendre Samedi vers 22 heures à mon hôtel, je t’emmène souper.

Ayant dit, elle raccrocha tandis que je me maudissais de ne pas avoir prévu de passer le Week-end au fin fond du Ténéré.

A l’annonce de la grande nouvelle, ma belle mère s’alita prise de fièvres et de vomissements , mes tantes réunirent leur progéniture et prirent aussitôt la route de « Feuilleforte », quant à papa nous ignorons encore si nous parviendrons à le ranimer.

Sur ces quelques mots, je vous dis adieu, mes enfants chéri.

Je pars affronter ce démon, auquel parait il je ressemble tellement. Il est vrai qu’elle m’a légué ses yeux et sa bouche. Enfin, son ancienne bouche, celle d’origine.

Je crains de ne pas survivre à ce nouveau combat.

Certes je suis armé jusqu’aux dents, cependant, comme vous le savez sans doute, le Diable gagne toujours.

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