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J'ai longuement réfléchi avant de recommencer un blog.

A quoi bon?

Pour quoi faire?

Serai je lu au moins?

Serai je commenté?

Saurai je dialoguer avec d'éventuels lecteurs?

Pourquoi bloguent ils les autres?

Ou trouvent ils le talent de se renouveler jour après jour alors que je suis juste capable de cent fois sur le métier remettre mon ouvrage et de le ravauder indéfiniment au point qu'il finit par ressembler au contraire de ce qu'il prétend?

Car, vous l'aurez compris, il s’agit bien plus ici, de re-création/correction que de création pure.

L'exercice s’apparente davantage à une relecture/réécriture égoïste et probablement stérile du portrait inversé de ce garçon que je ne suis plus sans pour autant qu'il ait tout à fait changé, qu’à une simple suite.

Du reste le seul clifhanger sur lequel j'ai bien voulu abandonner mes lecteurs consistait à savoir si j'allais revenir ou non.

A coté de ce pic de suspens découvrir qui avait tiré sur J.R, c’était de la déjection de Caribou!

Dans ce cas pourquoi bloguer, puisqu‘il n‘est question ni d‘oublier, ni de se démentir?

Pourquoi suer encore sur d’impossibles gammes pour n‘aboutir enfin qu’à contrarier la musique ?

Pourquoi se raconter comme l’on épongerait le suintement vaguement malsain, d'une petite plaie mesquine?

Elle ne fait pas vraiment mal cette petite plaie, elle ressemble à une minuscule étoile de mer corail sur ma peau que l‘été enchante d‘un long frisson immobile et charmé.

Elle est là, voilà tout, cette vaine écorchure, disgracieuse et attendrissante, rogaton de chair damasquinée, urticant leitmotiv qui me pousse au crime ultime : écrire.

Ou devrai-je dire décrire?

Décrire l'effarante banalité de mon quotidien avec, bouffissure supplémentaire, l'incroyable arrogance de me croire lu.



Petit ménage au quotidien!

Nettoyage à sec, à froid!

Pas réellement utile, pas réellement vain !

Masque de Narcisse se donnant des airs d’indispensable thérapie!

Mais de quoi puis je prétendre guérir, alors que je ne suis pas malade?


Ma vie ressemble, à quelques infimes détails près, à celle dont je rêvais au sortir de l'adolescence.
Ludique, enjouée, suffisamment encombrée de ce superficiel, que d'aucuns appellent " le luxe", pour combler ma nature d'animal au pédigrée surfait.
Amoureuse éternellement, créative par fulgurances, mélancolique par essence, en dépit de cette ascendance un peu Crimée, un peu Méditerranée, un peu Bosphore, un peu quais de Seine qui me donne l'aspect bouffon d'un Scaramouche aux rires trop grands.

Alors, pourquoi ce désir à mauvaise figure, d'en changer, de tout envoyer paître, de recommencer, ailleurs, autre chose; une autre chose dont le contenu me serais, du reste, parfaitement indifférent?

Vagabonder, peut être.

Me réinventer surement.

La faute à ce putain de sang Slave que trimballent mes veines, et auquel je dois mes yeux clairs et mes méplats affutés d’Asiate; ce sang gommeux qui me fait préférer les monstrueux feulements de Boris Godounov aux trilles ensoleillées de Pagliacci, la sombre lumière de Médée à l'opalescence déliée de Norma, les papillons noirs aux phalènes d’or, les glaïeuls aux tournesols, le spleen au bonheur, le danger à la sécurité .

Lorsque je parcours, de ci de là, les blogs (charmants au demeurant) de jeunes pédés, je peine à me reconnaitre dans leurs écrits.

Parce que je ne suis plus si jeune certes, mais surtout parce que leurs raisins verts manquent par trop d'acidité pour un palet friand de brulures.

Ils cherchent la sérénité là ou je cherchais l'aventure.
Ils quêtent la quiétude là ou j'appelais la violence.
Ils sont sages là ou j'étais fou.
Ils se contentent de peu là ou je voulais tout.

J'ai tout obtenu. Au delà de mes espérances.

Suis-je comblé pour autant?
Incontestablement, oui!

Pourtant, certains soirs, l'appel de la barbarie résonne en moi comme une hallali au fond d'un bois.

Je suis un magicien qui se voudrait sorcier, un baladin qui s'aimerait tragédien, un lavis qui se prendrait pour une encre de chine.

Je suis une imposture qui ne parvient même plus à se tromper elle
.