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Contes défaits de mon ciel de lit. - Page 22

  • " Un jour mon prince viendra."

    zzzzzzzzzzvania-kiss-4.jpgIl était une fois une créature de rêve et d’illusion nommée « Mauvaise . Graine »


    Outre des qualités morales évidentes qu’il serait long et fastidieux d’énumérer ici, cette « Mauvaise . Graine » s’était vue dotée par Aphrodite sa marraine, d’une plastique si avantageuse que l’on ne pouvait la contempler sans aussitôt chavirer dans un océan de pensées éminemment luxurieuses.


    Un teint de lys, des lèvres d’églantines, un regard Transatlantique, des cheveux …. Oublions les cheveux.


    La Perfection faite Tantine.
    C’est bien simple à coté, Brad Pitt passait pour Garcimore.

    J’avoue que si la chance m’avait été donnée de croiser ce chef d’œuvre de symétrie ailleur qu'au fond de mes miroirs, je l’aurais dragué, sodomisé et épousé, tout cela sans même me demander la permission.


    Du coup, super jalouse de cette beauté évanescente (et un peu vénère aussi parce que « Mauvaise . Graine » lui avais piqué son mec un soir de défonce), une fée cathodique, rendue très vilaine par l’apparition de méchantes rides au coin de son œil fourbe  lui jeta un sort de la mort qui tue.

    « - Tu fais ta maline saleté de « Mauvaise . Graine » ! Genre je suis l’homme qui ne dort jamais, lalalaire ! Le jour je vie, la nuit je fais la vie, je hais le mouvement qui déplace les lignes et jamais je ne pleure et jamais je ne ris ! Et bien je te condamne à subir ce que tu détestes le plus au monde ! Mais non, pas niquer des morues, pauvre idiote, même ma méchanceté connaît ses limites ! DORMIR ! Tu vas dormir chienlit de Popov ! Et pas qu’un peu ! Cent ans et quatre dimanches ! Tu deviendras rêve de pierre et seul le baiser d’un prince charmant aura le pouvoir de te ramener à la vie

    Juste avant de sombrer dans un sommeil eternel « Mauvaise . Graine » songea que cette fée là était décidément bien conne puisque dormir longtemps et paisiblement était justement ce qu’il lui manquait pour dissiper ces ombres fâcheuses venant parfois ternir l’éclat  marmoréen de son masque; puis elle s’avisa qu’au royaume des pédésexuels, les princes charmants subsistaient aussi rares que roses pimprenelles aux chemins de Damas, et qu’en somme, elle n’avait pas fini de pioncer.


    Heureusement pour la suite de notre histoire, il s’avéra que la Rolls Silver Ghost conduisant le jeune et viril héritier d’un obscur fief d’Outre Manche au chevet de sa promise, sujette à une violente cagagne , se trompa de route et vint s’immobiliser avec la majesté inhérente à un tel attelage devant le pavillon de stuc tout entullé de Parme au cœur duquel , plus apprêtée qu'infante en Escurial , gisait notre héroïne.
    Le prince qui pour paraître à son avantage négligeait ce soir là de porter ses lunettes, ne s’avisa pas immédiatement de la méprise.

     « -Fucking good lord ! s’exclama t il pourtant en découvrant la créature endormie sur la courtepointe de satin rose-nacré d’un lit Pompadour, j’avais, certes, imaginé que ma promise aurait l’anus dilaté par ses fréquents séjours sur le trône, mais point qu’il lui serait poussé tant de poils au menton. »


    Puis, sans plus se poser de questions, la très souriante Altesse effleura de cette lèvre légèrement proéminente qu'elle devait à son hérédité Habsbourg, la bouche corail de « Mauvaise . Graine ».
    Le charme aussitôt rompu, notre sirène du Topol ouvrit des yeux immenses quoi que légèrement vitreux.


    « - Ou suis-je ? Ou vais-je ? Dans quel état j'erre ? Quel enfoiré a mis du GHB dans mon verre ? brama t' elle tout en effleurant d’une palluche pâmée son front de neiges.

     

    Puis reconnaissant le prince charmeur dont elle découpait soigneusement toutes les photos dans « Point de vue » , elle se dressa sur son séant si brutalement qu'elle en attrapa le tournis :

    « -William d’Angleterre ? ‘Tain j’hallucine ! C’est le Noël des orphelins de la zezette ou quoi ? Sainte Rita patronne des travelottes, merci, merci, merci ! Je suis toute à vous Billy-Boy ! Vous permettez que je vous appelle Billy-Boy ?


    Epouvanté par le timbre ténébreux et le regard lubrique de la chose, le prince reculait vers la sortie, une main protégeant ses bijoux de famille, l’autre la raie de son auguste derrière.


    « - Bloody hell, songeait il, ce truc est encore plus Queen que mamie. Mais dans quel guêpier me suis-je donc fourré ?


    Privée de galipettes depuis un siècle , « Mauvaise . Graine » sentait poindre sous les pampres et les mousses de ses atours , outre la raide majesté d’une bandaison à étonner les princes; des envies de voyages au long court, d'extases Vénitiennes , de raffinements Japonais, de sévices Britanniques.


    " -Allons Billy Boy, ne sois pas timide ; s’impatienta t elle. Viens t’asseoir près de maman, elle va te montrer son sceptre !

     

    « - Mais je ne suis pas timide, s’agaça le prince ! Je ne suis pas pédé point barre. Maintenant ravi de vous avoir réveillé mais j’ai une princesse, une vraie, sur le feu, moi ! Allez bonjour chez vous ! XO XO !


    Outrée que l’on puisse insinuer qu’elle n’était qu’une princesse de pacotille, « Mauvaise . Graine » entra dans une rage folle.

    « -
    Espèce de salopard ! Enculè de ta race ! La con de tes morts et de tes vivants ! Que tu m’as bien possédé, que tu m’as bien roulé dans les confettis ! Vole rassuré, chérubin vérolé, ton piège a bien fonctionné ! Basculé, culbuté, jambes en l’air et volte cotillons, Cendrillon-tête-de-con oiselait en première classe vers un septième ciel assuré, garanti sur bon de commande, satisfait ou remboursé. La grande arnaque bien pensée, bien balancée, lustrée, calamistrée, customisée, gominée, façon gigolo en costard et col cassé ; gentleman racoleur, baise patte compris.
    A quoi rêvent les jeunes gens en boutons, communiants ou tapins ? Tu le sais bien, empaffè, puisque tu courre les mêmes lièvres ! Facile dans ces conditions de jongler avec nos clichés favoris ; facile de nous la jouer poudre au nez, théâtre d’ombres, châteaux andalous, effets Chinois.
    Fallait t’entendre trèmoler à la lune rousse celle-qui-éclabousse, Romeo des gouttières : " laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ton chien, l’ombre des sept nains ! ". Mélopée hypnotique ; suave chant de sirènes, ensorcelantes femmes à queues, doux balancement de navire à l’ancre sur mer levantine ! Mais qu’est ce qu’ elles ont au cul que je n’ ai pas ces pouffes de Blanche Neige et Peau d Ane
    ?


    « - Une chatte ! » répondit le prince avant de filer à l’Anglaise.

     

  • " Mauvaise. Graine "


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    Faire son propre portrait, c'est comme essayer de retenir une poignée d'eau, d'air ou de lumière .

    C'est un exercice de style aimable , parfois poétique, un principe libre, néanmoins poli, bon ton, bon genre et dans lequel l'humilité lorsqu'elle laisse emerger sa longue tête squameuse tient plus de l'usage que du sentiment .
    Du reste, on ne laisse  jamais voir de sois même que ce que l’on sait bien travestir .


    Ce qui nous avantage !

    Ce qui nous donne bonne mine!

    Sauf les Mauvaises Graines.



    Une Mauvaise Graine ça se fiche de savoir comment et pourquoi ça pousse du momment qu'aucun tuteur ne vient la brider , ça se fiche du sens du vent tant qu’il souffle ses étamines vers de vaste inconnus, ça se fiche de devenir rose , lierre vénéneux ou chardon-gratte-cul.


    Ca croit anarchique, insoucieuse ,capricieuse parmis les sages graminées .

    Ca n'a peur de rien sinon de ce qui risquerait de la figer.

    Ne plus balancer à la fantaisie des bourrasques, ne plus s’étioler dans un poudroiement de soleil, ne plus ployer sous l’orage, ne plus filer à la vitesse d'un torrent entre les pierres ,au gré de son bon plaisir.

    Une mauvaise graine ça n'aime que la liberté et la vérité.

    On peut tout lui dire, mais pas n'importe quand et pas n'importe comment.

    En revanche une Mauvaise Graine ça ment depuis que ça respire ; pas pour nuire , non , mais comme au poker pour bluffer l'adversaire.

    Gourmande, la Mauvaise Graine sait que la vie est trop courte et trop froide pour y renoncer ainsi elle la savoure avec volupté.

    Ce qui la fait avancer ?

    Le désir et la curiosité.

    Si tout est trop installé, elle fuit.

    Une Mauvaise Graine, ça aime rire, danser, faire la fête, les alcools forts , les gaufres à la chantilly et la glace au nougat.

    Plus déjantée qu'on ne le croit, elle a l'air très raisonnable lorsque par ironie elle prend la pause mais en réalité , raisonnable , elle ne l’est jamais.

    Une Mauvaise Graine ça fait toujours fait passer ses amours et sa vie avant ses intérêts.
    Une Mauvaise Graine peut être sage en paroles, jamais dans ses actes.

    Une Mauvaise Graine ça dépense sans compter, ça se fout du lendemain.
    Une Mauvaise graine c’est toujours en mouvement, ça rêve et ça court après le temps .
    La vie d’une Mauvaise Graine est un long voyage.


    A Paris, la Mauvaise Graine se pose comme l’on tombe.


    Si elle vit la nuit, elle a besoin de longues plages de silence, mais même dans les grands espaces elle peut suffoquer.


    Une Mauvaise Graine ça vie sa vie à l’envers.


    Trentaine joyeuse et irrésponsable.


    Enfance studieuse, un peu grise, un peu fade, beaucoup moquée.


    Vania, comme les serviettes périodiques.


    Etonnez vous que se coltinant un prénom de ce poids elle ait tourné vinaigre .


    Et puis en vieillissant la Mauvaise Graine est devenue belle plante.


    Les regards ont changés et les mots.
    Plus question de protections hygiéniques !


    "-Vania ? interogeait on . Comme dans Tchékhov ? Qu’elle en est l’origine ?


    Ukrainienne ma couille !

    Kiev, la petite mère de la Russie, ses belles avenues de marronniers bruissantes d’oiseaux, ses palais, ses fontaines, son église Sainte Sophie dont les mosaïques polychromes comptent cents quatre vingt couleurs différentes.


    Kiev, son fleuve naguère charriant des marchandises venues du nord, de l’Iran comme de la Chine .


    « Un rêve qui se jette dans la mer » aurait dit Audiard !

    Kiev, trois cent soixante coupoles scintillant au soleil et que l’on admire du sommet des collines des grottes lointaines, au sortir des catacacombes ou gisent des moines parfaitement conservés.

    Kiev qui n’est que Russe et ne parle qu’au cœur.

    Il a fallu qu’il souffle bien fort le vent de l’histoire pour emporter toutes les mauvaises graines menant à Vania des portes de l’Orient aux rives de la Seine.


    Au fait , je manque à tous mes devoirs .
    Permettez moi de me présenter : V.V.S. M…. ; mais on m’appelle « Mauvaise. Graine ».


    Allez savoir pourquoi ?
     

     

     

  • " Vynile Fraise: la B.O de ma vie"

    zzz-vania-guitare.jpg1978

    Élu entre Nixon le tricheur et Reagan le cabotin, Jimmy Carter, l’homme aux cacahuètes, parvient à convaincre Begin et Sadate de signer les accords de camps David.

     En France, Giscard s’invite à dîner chez les pauvres et donne asile à Neauphle-le-château, au redoutable ayatollah Khomeiny, expulsé d’Irak par Saddam Hussein.


    En 1978 comme aujourd’hui, on a le président qu’on mérite.


    1978

    la 16 500 000e et dernière « Coccinelle » sort des usines Volkswagen de Wolfsburg en Allemagne; Jacques Mesrine s’évade de la prison de la Santé; Claude François donne son dernier gala et Jacques Brel s’en va tutoyer l'éternité aux Marquises.

    1978

    Le pape Jean Paul 1er meurt dans de mystérieuses circonstances après 33 jours de pontificat, « Annie Hall » de Woody Allen triomphe aux oscars et Françoise Hardy écoute de la musique saoule à rouler par terre.

    1978

    Mes parents se marient dans la plus stricte intimité à la mairie du 16e arrondissement. Sur les photos ma mère arbore un tailleur crème, des yeux de démone et un ventre bien rond; mon père l’air éffaré d’un homme pris au piège.


    Ils ont tout juste 18 ans.


    1978

    Naissance de Josh Hartnett, Katherine Heigl et Gaël Garcia Bernal.


    Le 28 Octobre V.V.S.M voit le jour au milieu de la nuit dans une clinique du val de Grâce.

     L’enfant très velu, très laid est déjà insupportable.


    Sa mère jure sur la Bible, le Coran et la Thora qu’on ne l’y reprendra plus.

    Grâce à Dieu elle tiendra parole.

     


    1978

    Le disco jette ses paillettes sur les platines du monde entier.

    Au "54" ,à New York , la cocaïne tombe directement du ciel dans les narines de Bianca , Liza ou Liz.

    A Paris, mon père écoute le même titre en boucle tandis qu’il me change, me lave ou me nourrit.

    Quinze ans plus tard la découverte de mon orientation sexuelle l’étonnera à peine.


    On se demande bien pourquoi ?

    Donna Summer: "Mac Arthur Park"


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