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Contes défaits de mon ciel de lit. - Page 2

  • Ivresse Slave et nostalgie Italienne .

    vania siamois mouvement.jpgLe voici revenu, ce spleen insaisissable, qui me fait du chagrin, et dans cette même tristesse, sans raisons apparentes, tel le soleil perçant soudainement les nuages, devenir d’une gaité folle. Je passe ainsi du rire aux larmes tels ces jours merveilleux du petit printemps ou la pluie, le soleil, les nuages se disputent le ciel.
    On a suffisamment glosé sur la nostalgie éperdue d’une âme slave, germée sur le terroir culturel et imaginaire d’un pays blanc virant au rouge ; une nostalgie d’émigrants, d’apatrides, faite de longues et flexibles phases de mélancolie versant immanquablement dans une frénésie, une exaltation quasi tsigane, pour que je m’abstienne d’ajouter ma voix au chapitre.
    « A force d'entendre
    Tous les gens me prendre
    Pour un russe authentique
    J'en ai tous les tiques
    Je vis de zakouski
    Je bouffe des piroschki
    Je bois de la vodka
    Au milieu des r'pas »
    Chantait Boris Vian.


    J’ai picolé, ce soir, un peu plus tôt que d’ordinaire, beaucoup plus que d’ordinaire.
    La faute à mes " Demoiselles avec ou sans ailes".
    Elles savaient bien ce qu’elle faisaient, les diablesses, lorsqu’elles m'adresserent par courtier deux bouteilles de Muscat blanc de Livadia cuvée Massandra .
    J’ai souri en découvrant les flacons ventrus enveloppés dans du papier de soie.
    Je ne suis pas bien portant ces jours derniers, personne ne l’ignore. Or dans le carnaval de nos rituels familiaux, une tradition veut que l’on se soigne d’abord par l’ivresse, avant de recourir, si besoin en est, à la chimie.
    Naïves hirondelles, mes tantes ignorent que j'ai besoin du fracas des discothèques, du tumulte des banquets, des éclats de diners entre amis pour que mon ivrognerie se change en comédie légère. Seul dans un appartement trop grand pour moi (David est parti je ne sais ou, baiser je ne sais qui) je crains que l’ivresse ne me conduise aux rives de la déprime plus rapidement que Moïse ne conduisit les hébreux aux rives du Jourdain.
    Mais comment résister aux attraits d’un Livadia cuvée Massandra lorsqu’on a à peut près autant de volonté qu’un poulpe mort d’amour dans un trou de rocher ?
    Plus qu’un vin, ce blanc multé aux chauds reflets de topazes est un nectar, un breuvage digne de l’olympe dont chaque gorgée vous raconte une histoire.
    Une histoire Russe, donc une histoire folle.
    Son histoire.


    PETIT COURS D’ŒNOLOGIE A L’EGARD DE CEUX DESIRANT CONJUGUER ALCOOLISME ET CULTURE.

     


    .
    « Le domaine de Massandra se situe sur la côte Criméenne de la mer Noire, non loin de Yalta.
    Fondés par le Tsar Nicholas II en 1894 pour fournir la cour royale, les vignobles furent exploités par le Prince Lev Sergeivich Golitzin, œnologue réputé et éminent collectionneur. A sa mort ce dernier légua ses trésors au domaine donnant naissance à la « Collection Massandra », une mosaïque de grands crus uniques au monde. Lorsqu’éclata la révolution d’Octobre, la collection fut soustraite à la convoitise des bolcheviks et cachée dans des caves discrètes ou l’armée rouge, qui d’ailleurs ne la cherchait pas, la retrouva en 1920.Sur ordre de Staline tous les vins entreposés dans les palais des Tsars furent alors ajoutés aux merveilles de Massandra. En 1941, par crainte de l'avancée de l'armée allemande, la Collection fut à nouveau déménagée et ce n’est qu’à la libération de Yalta en 1944 que l’on put entreprendre la tache pharaonique de rassembler les centaines de millier de bouteilles éparpillées à travers le pays.
    Aujourd’hui la « Collection Massandra » est reconnue comme la plus ancienne collection de vins vieux au monde (le plus âgé de ses millésimes, un « Jerez de la Frontera » fut mis en bouteille en 1775).Il va sans dire que les experts considèrent Massandra comme un trésor national. »

    FIN DU COURS MAGISTRAL

     



    En résumé, ce pochetron de Vanini-Vaniania s’est sifflé, sans remords ni complexes, un litre et demi de trésor national en moins de deux heures.
    Résultat de ce brillant exploit, le voici plus éméché qu’un bataillon de cosaques après la victoire, occupé à se pencher sur son passé décomposé et prêt à tomber la tête la première dans la plus slave des mélancolies.
    Je ne sais si tous les chemins mènent à Rome, en revanche il est certain que ceux qu’emprunte mon vague à l’âme s’y précipitent sans escales.
    Ainsi, si proche encore et pourtant perçue à travers la brume des jours enfuis, me reviens la douceur dangereuse de ces débuts de soirées Romaines, lorsque nous nous retrouvions, par paires d’amoureux, à la terrasse d’un café du Trastevere pour y prendre l’apéritif.
    Nous dégustions des « Dirty Martinis » servis dans des vasques de verre bleu qu’on appelait " piscines ".
    Celui qui en buvait plus de trois terminait aux urgences.
    Ces crépuscules ivres étaient moments de pures délices. Malgré le ciel instable, l’air sentait l’été. Les derniers rayons du soleil séchaient la courte et violente averse de l’après midi,enchantaient les façades blondes des anciens hôtels particuliers,animaient une vie pourpre aux muscles des atlantes, une respiration dorée aux seins des cariatides. Les fontaines scintillaient d un murmure voluptueux. Les platanes soupiraient toute la nostalgie qu’ils avaient du temps des Triomphes. Parfois , une mouette , égarée , venait parler ressac et bains de mer .Aux terrasses des vacances , on croquait des pralines , des petites olives noires à la chair ridée et vinaigrée , des croutons frits tartinés d'un hachis d ail et de basilic ; tout en repoussant mollement l'assaut des vendeurs de roses , de jasmin , de prophéties , d' images pieuses ou de mauvaise conscience . On élucubrait sur les potins de la veille, on riait pour des bêtises, on refaisait le monde.
    Ce voyou qui ressemblait à mon amour me tenait la main sous la table.
    Le parfum incarnat dont se parait la seule femme du groupe nous enveloppait de sa chaude et vibrante caresse.
    Les yeux noirs du "Gitan" prenaient une consistance diamantine dans le crépuscule violine.
    Nous avions l’âge de nos amours, nous étions des pré-trentenaires en état d’adolescence, en état de grâce, en apesanteur.
    Dans le Trastevere ou certaines ruelles sont si étroites que le soleil n'y entre jamais , le voyou m'a embrassé en secret .Puis il m'a conduit jusqu'au Ponte Milvio , un charmant pont Romain du IIeme siècle avant Jésus Christ ,ou il m'a éxpliqué que pour qu'un amour ne finisse jamais il fallait accrocher un cadenas à la chaine du lampadaire central.
    Il a fermé le cadenas d'un tour de clé sec.
    Il a jetté la clé dans le Tibre.
    iL a dit que desormais nous étions enchainés l'un à l'autre , que rien ne pourrait jamais nous séparer.
    En Juillet 2007 le reverbere a rompu sous le poids de la féraille qui le chargeait.
    Le Tibre charrie encore des milliers de clés rouillées et mon coeur à la dérive.
    J’ai  passé le cap des trente et je ne suis plus amoureux.

    Comment voulez vous que j'oublie?

     

     

  • " Des oursins dans le Caviar."

    gay,sexe,sophie marceau, ophelie winter,angelique marquise des anges« Mauvaise. Graine », désœuvrée et un peu malade :

    « - Qu’est ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire ! Qu’est ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire ! Qu’est ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire ! Qu’est ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire !



    David, en pleine forme et toujours prèt à rendre service:

    « -Ta gueule Anna Karina ! Tu veux qu’on baise ? Ca t'occuperas la bouche un moment !

    « - Toi et moi ? Tous les deux ?

    « - A moins que tu ne prefères aller sonner chez les voisins.

    « -Beurk, non, sont pas beaux-jolis ! Et puis toi aussi beurk! Elle n’est pas suffisamment à bout de souffle pour se taper David-le-fou, Anna Karina!
    Si on disait du mal à la place !

    « -Oh oui, oh oui ! De qui ?

    « -Je ne sais pas.Des gens au pouvoir. L’insolence,ça doit se pratiquer du bas vers le haut !

    « -Bof, on ne va pas encore baver sur Sarko et Carla ! Ca devient rengaine ! Laissons ça à Anne Roumanoff.

    « -C’est qui ça, Anne Roumachin ?

    « -Personne ! Une comique moche !

    « -Parce que tu en connais des jolies, toi ?

    « -Oh mais là on est carrément dans une autre dimension. On dépasse largement les frontières de l’étrange ! De l’inconsommable ! Même complètement torché au sortir de quinze ans de taule tu peux pas te farcir ce truc! Alors , bonne pomme, tu cherches des explications, tu supputes qu'on l'ait bercée trop près du mur, Roumanoff !Pense tu , le mur n'y est

    pour rien ! C’est un trente huit tonnes qu’elle s’est bouffée dans la tronche à la sortie de la maternité pour être défigurée à ce point. Tout est de traviole. Le nez, la bouche, les guiboles. Même ses crins ils penchent !

    « -S’attaquer au physique, c’est bas David ! Très bas !

    « - Et l’autre là, Sainte Thérèse Dalida, il peut parler alors qu’il rate pas une occasion de se foutre de Mimie Mathy. Promets-moi, mon bel amour mon imposture, de ne pas me ressortir cette mauvaise blague ou elle se suicide en se pendant à un Bonzaï.

    « -Il y a pire, mon chéri ! Figure-toi que son mari a déclaré à « Match » qu’il déplorait que sa chérie n’ait pas la tête carrée. Ainsi il aurait put y poser son verre et son cendrier pendant qu’il se faisait sucer. Oui je sais, elle est ignoble ! Mais moi ça me gave les gens sucrés, faussement humbles. « -Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas droit aux mêmes rôles que Julia Roberts ! » Qu’elle nous sort sans même se marrer ; grincheuse!
    Mais parce que si c’est toi qui tapines sur Hollywood Boulevard, jamais il s’arrête Richard Gere, et du coup il n’y a plus de film, courge ! Et puis tu l’imagines en cuissardes, Simplette? Enfin, pas besoin de déranger le pluriel pour si peu : une seule cuissarde suffira ! Tu la flanques dedans l’ange gardien et elle nous joue la botte de sept lieues dans un remake porno du chat botté ! « Monsieur le chat, le chat bité, vous n’allez pas me niquer » !

    « -Faut pas dire du mal des nains, Vania. C’est politiquement incorrect ! Et puis on ne sait jamais, ça peut toujours servir un avorton.Regarde, dans les cirques, ils en manquent.Y a pénurie de gnomes.Depuis que ta copine cartonne sur TF1,ils s’imaginent tous qu’ils vont jouer Lorenzo au théâtre Français,les turlupins.Du coup ,de Florent à la rue Blanche, tous les cours d'art dramatique sont pris d’assaut par les nabots, au point que Chéreau envisage de monter "Blanche Neige" à Nanterre et Hossein "Les aventures de Lili Pute" à Bercy. A noter tout de même que Mathy reste la comédienne préférée des Français.

    « -Je m’excuse de te demander pardon,mais c'est Sophie Marceau la comédienne préférée des Français.

    « -Je te ferais remarquer mon joli, déjà, que Sophie Marceau et comédienne ça ne va pas du tout ensemble ! C’est même parfaitement antinomique ! Et puis explique moi une chose, Monsieur je-sais-tout : s’ils l’aiment tant que ça, les Français, la petite Miss mamelles, pourquoi ils ne vont pas voir ses films ?

    « -Bé ça marche bien son dernier truc là, « De l’autre coté du lit » !

    « -Au vu du titre en bois du japon, le public a dut croire que c’était cochon ! Genre je te prends par derrière, façon denier Tango chez Brando ! Blague à part, ça marche parce qu’il y a Dany Boon.Autrement dit, si tu lui colles pas un C'hti à coté sur l’affiche, elle fait pas un fauteuil l'andouille de Vire.
    Tu sais que mon père a failli bosser avec elle voici quelques années ?
    Ils se rencontrent, ils déjeunent.Ravissante , fraiche , pulpeuse et en même temps tout à fait commune.Poissarde mais sans gouaille. Très P.M.U dirait cette chère Liouba! A l'époque ,elle s’apprêtait à partir tourner « Anna Karénine », produit par Mel Gibson ! Là aussi une vache de bonne idée ! Après Garbo la Divine, Vivien Leigh la rose anglaise, Sofa morcifs, la bonniche !Comme quoi ce n’est pas d’hier qu’il déraille Mad Max!
    Enfin bref, passait plus les portes la femme à Tarzan.
    Mon père lui demande par quels types de rôles elle serait éventuellement attirée.
    La saucisse fait semblant de réfléchir puis elle minaude qu’elle se verrait bien dans des films historiques comme en fait Adjani. Camille Claudel, genre, même si elle a détesté mais alors détesté la péloche !

    Trop long, trop académique, pas assez glamour !

    Au fait , tu sais comment ils l'appelent les machinos la belle Isabelle? "Lady commandements".Et quand elle se radine sur la plateau , ils chantent "mezzo vocce"; "Adjani Française , Adjani Française!" sur l'air d'"Algérie Française".

    Mais revenons à nos Moutons !
    Marceau, elle voulait tourner un truc vachement pampres et mousses, « La Chartreuse de Parme », par exemple.

    « -Intéressant, lui dit mon père pas intéressé du tout. Quel personnage ? »

    « -Bin la Chartreuse ! Qui d’autre ? »

    « -Heureusement qu’elle n’a pas fait « La Marquise des Anges » ! Pauvre Angélique !

    « -C’a été dans l’air fut un temps. Un peu avant « Marquise », justement, tu sais le bio -pic de Marquise Du Parc, la « Déhanchée de Racine », celle pour qui il a écrit "Andromaque"!
    Une pute, vaguement actrice!C'est tapé Racine , bien sur, mais aussi Molière et même le King si je ne m'abuse.Une Stars fuckeuse avant l'heure!
    Et puis vu toutes les saloperies qu’elle a balancé sur le film et cette pauvre Véra Belmont à sa sortie, les investisseurs se sont dit que parier sur la petite mère Maupu avec un budget aussi lourd, n’était peut être pas une si bonne idée
    Enfin bref, pour Angélique il parait qu’Ariel Zeitoun serait sur le coup, mais qu’il rencontre pleins de problèmes, le pauvre. Des problèmes de droits déjà.
    Non seulement la vielle Golon, l’auteure, ne se décide pas à mourir, mais en plus elle a entreprit de réécrire tous ses romans de la première à la dernière ligne en y ajoutant des tas de péripéties inédites, histoire de les rendre encore plus imbitables.
    Et puis faut la dégoter la nouvelle merveilleuse, indomptable chieuse!Vontquand même pas reprendre la mère Mercier dans l’état ou elle se trouve!
    On dirait une otarie avec une perruque!
    Béatrice Dalle voulait faire le rôle lorsqu’elle était jeune.
    Ophélie Winter aussi!
    Tu imagines ce à quoi on a échappé !
    « No soucy Loulou ! T’as fais de mon keum un méchoui , mais j’te kif quand même ! Waooouuu Loulou, c’est ça la galerie des glaces ? Bé mon cochon, y en a des miroirs qu’on se voit dedans ! Mais les glaces, ou elles sont les glaces ? Je sucerais bien un "Magnum", amandes-miel, moi ! »

     

    « -D’un autre coté on n’est pas bien préssés de la voir débarquer sur nos écrans la Comtesse de Peyrac.Ca fait quoi ? Cinquante ans que ça dure son cirque?
    Cinquante ans qu'elle fait pleurer les filles et les garçons sensibles, fantasmer les males en rut, la péruquée du XVIIe- le Siècle, pas l’arrondissement.
    Cinquante ans qu’elle nous rejoue « Adieu-je reste », la copine à Louis le Grand –le Roi, pas le bahut.

    A la longue la Marquise dérange.

    En plus c’est un peu nul comme série.
    Et qu’elle épouse un homme qu’elle n’aime pas, et qu’elle me met à l’aimer juste au moment ou on le fait griller façon Barbecue un dimanche à la campagne. Et qu’elle devient truande, aubergiste, chocolatière à la mode, danseuse nue au « Crazy ».
    Non, ça c’est Lova Moore, je me trompe d’andouille.
    Et qu’elle refait fortune, qu’elle épouse son cousin, qu’elle séduit le big boss de Vegas-en-Yvelines,et qu’elle réchappe aux poisons de la Montespan.

    Et puis chouette alors, un rebondissement,un clifhanger de la-mort-qui-tue,elle découvre que Joffrey "va-mon-amour-sauve ton-bateau » n'est pas aussi mort que des comploteurs complotant veulent bien le lui faire croire.Du coup elle part à sa recherche en Méditerranée alors que même pas elle sait nager, la conne. Remarque ce n’est pas grave, cette nana là peut pas couler, les flotteurs sont d’origine !
    On la razzie, on la torture !

    « -Non pas les chats !
    « - Ok, Marquise mais tu permets qu’on te viole un petit peu!
    « - Bin oui, couillon, c’est marqué dans mon contrat ! Un viol toutes les vingt minutes, sinon le public s’emmerde et il va voir les miches à Bardot.

     


    On la vend aux enchères comme un vulgaire chameau, on l’enferme dans le harem du roi du Miquènéz, lequel cherche à la dompter, car il ne sait pas qu’elle est indomptable, Angélique, il n’a pas lu le scénar ce gros bourrin. Et puis hop, comme tout le monde en à marre de se dessécher en plein désert, on nous colle un happy end à la con qui la voit s'éveiller dans les bras de son amour, à bord d'un trois mats voguant vers le nouveau monde.

    C’est plus un cheveu sur la soupe comme fin, c’est carrément la collection de binettes à Loulou 14.

    Putain de feuilleton ! Même « Plus belle la vie » fait pas plus fort de café !
    Ecriture béton !
    Pas étonnant vue la rafle de cerveaus qui s’est attelée à l’adaptation.
    Même « Alain-Decaux-radote » s’y est collé.
    Et ce pauvre Pascal Jardin, dont le seul ratage est son fils, Alexandre.
    Enfin, merde, David, me dis pas qu’y a encore des gens pour regarder ces machins.

    « -Bin y a nous déjà, ma couille .Chaque fois que ça repasse .Et même quand ça repasse pas, grâce aux dévédés. Allez, connasse, avoue que tu adores ça nos petites soirées Angélique-Champagne rosé-Fraises au sucre ! Plus Tapiole,c'est pas possible ! Ou alors faut mater la série en robe de brocard d'or et perruque blond Vénitien !
    Mais au fait, on n’était pas partis pour dire du mal ce soir ?

    « - T’as raison, mais qu’est ce que tu veux, on est trop bons comme garçons. Tu verras que ça finira par nous nuire tant de genetillesse

     

  • " Strangers when we meet!'


    zzz-vania-portrait.jpgJe le rencontrais par hasard et je ne fis rien pour chercher à lui plaire.

    L’homme de ma vie, de mes vies, de toutes mes vies !

    Ma vie réelle, ma vie rêvée.


    Ma vie en grisaille, ma vie en enluminures.

    Ma vie cassée nette, figée dans la bulle d’Ambre d’un passé que rien ne parvient à ternir.

    Ni l’affection  de ces chatons un peu Angora, un peu fleurs de rocailles, partageant, parfois , mes internelles insomnies ; ces jeunes hommes fragiles , incomplets, parant du beau , du grave nom d’ « amour » ce qui n’est au fond qu’un marivaudage de chambre à coucher ou grisés d’émois inédits, le cœur estafiladé de bénignes écorchures, ils quêtent derrière le masque badin dont se pare mon ennui, la consolation de leurs chagrins à venir .

    Ni ces nuits rouges tissées de sperme et de sueur ,de cuir et d’acier, lorsque mon corps , dépecé jusqu’aux nerfs,q uémande l’avilissement , la crasse , l’éclaboussure ; implore des mains grenues , des bouches crues, des liqueurs d’infamie ; chancelle de mercenaires sans prénoms en condottières sans visages .


    Ni le temps, cette imposture qui dévaste, raye et chanci les toiles les plus éclatantes.

    Rien.

    J’étais heureux avant de le connaître.

    Gavé de béatifiques certitudes, j’aimais Julien, Julien m aimait.


    Tout était simple.


    Le temps des aventures plurielles me semblait révolu, même s'il arrivait que mon œil s'embrasât encore au passage de quelque bouleversant spécimen à la musculature avantageuse et au crane rasé.


    Je ne voyais, du reste, aucune contradiction à regarder les garçons, à vivre totalement immergé dans le Milieu alors qu’un seul homme allumait de prodigieuses aurores au ciel de mon lit.

    Et quel homme

    Le plus beau, le plus brun, le plus fou, celui qui aux terrasses du Marais faisait lever tous les regards.

    Qu’il m eut choisi, moi parmi la meute de ses prétendants, m’enivrais de vanité, m’exilais au sommet d’un empyrée ou nul prince n’était mon cousin.

    J'éprouvais une fierté imbécile, lorsque nous nous promenions d’un pas accordé, nos doigts emmêlés et que je surprenais dans la moire tremblée des vitrines, le reflet du couple lumineux que nous formions, si jeune, si insolent, si rayonnant de vie qu’il retentissait comme une insulte, un blasphème à la face des affligés.

    Jamais je n’aurais imaginé quitter un jour Julien.
    Et surtout pas pour un garçon qui ne me plaisais pas et n’étais pas mon genre, à tel point qu’il me fallu des semaines pour me rendre compte de son existence.

    Il venait tous les soirs, parfois seul, parfois accompagné d une bande de gentils comiques, dans un bar ou je prenais tellement mes aises que je passais plus de temps derrière le comptoir que devant.
    Sans doute m’est il arrivé de le servir lorsque je donnais la main au patron.
    Quoi qu’il en soit, je ne le voyais pas.

    Non qu’il fut insignifiant ou même laid, loin de là.

    A vingt ans, ce Provençal monté de son Midi faire l’acteur à Paris, possédait la grâce duveteuse d’un petit animal que l’on se plait à caresser, des yeux d’un bleu de porcelaines et un sourire tout en fossettes dont la timidité révélait plus qu’elle ne cachait. Simplement, rien dans son physique, ses attitudes, ses manières de chien fou ne parvenait à accrocher mon œil vagabond.

    Il m’intéressait d'autant moins, que je trouvais peu harmonieux le contraste que son corps massif, vigoureux de sportif accompli, formait avec son visage de poupon encore nourri à la Blèdine.

     

    En sommes, il me paraissait joli mais disgracieux.

    Joliment disgracieux.

    S'il ne me parlait pas autrement que pour me dire " Bonsoir, un whisky coca, s'il vous plait " en revanche, son regard ne me lâchait pas une seule seconde.

    Cette admiration béate ne me flattait qu’à demi, habitué que j’étais à ce que les hommes succombent au tir groupé de mes yeux verts de Jade.


    Encore, ces pamoisons les avais je désirées, sollicitées, provoquées puisque mon orgueil mal placé, m’interdisait de prendre dans mes filets de rétiaire un adversaire vaincu d’avance.

    Les copines se moquaient.

     


    Un peu.


    Du bout des crocs.

    " - Tu as vu ? Ton béguin est encore la ! Sainte Rita du Charlat, comment il te balance ses chasses !!!

    "- Mon béguin ? Mon boulet vous voulez dire !La con de ses morts ; il ne sait pas que je suis maqué et fidèle, moi

    Mes braves courges se gondolaient de plus belle !


    La « Mauvaise . Graine » fidèle, on aurait vraiment tout vu au ciel de Paris.

    Si au moins celui que par moquerie nous surnommions « Manon des sources » en raison de son accent teinté de lavande et de pèbre d’ail, m avait abordé, la situation eut été éclaircie.
    Je lui aurais, alors, expliqué que ma chair ferme et dorée n’était pas destinée à ses dents de lait et lui aurait conseillé, courtoisement quoique sèchement, d’aller croquer à d’autres fruits.

    Mais non, monsieur se taisait ; monsieur se contentait de me regarder avec des yeux si énamourés qu’ils faisaient baisser les miens.

    J'en parlais à Julien, lequel prit la chose à la subtile rigolade.

    Il n empêche que l’affaire tournait au running gag.



    Plus embarrassé par cette situation que je ne voulais bien l’admettre, je chargeais ma ravichiante de choper le gamin et de lui mettre les points sur les I, les barres sur les T.
    Diligente et rusée, Sandra s’acquitta haut la main de sa mission.

    « -Tu lui as dit que je sortais avec Julien ?
    « - Attends, Bourdos, il n’y a que les Macchabés pour l’ignorer. Tu ne sais plus faire une phrase sans y coller Julien ! Julien par ci, Julien par là !
    « -Tu lui as dit que je ne cherchais pas d aventures ?
    « -Il ne veut pas d aventures.
    « -Qu’est ce qu’il veut, alors ?
    « -L’amour, chouchou, cuisine et dépendances ! Il prétend que dès l'instant où il t'a aperçu il a su que tu étais l’homme de sa vie et qu’il était l’homme de la tienne. Il est persuadé que temps joue en sa faveur et qu’un jour, tu viendras à lui.
    "-Pour lui Peter la tronche, oui ! Oh la putain de ma mère, je suis tombé sur un cinoque !

     Cinoque ou clairvoyant, je ne sais !

    Le fait est que, quelques mois plus tard, j’étais amoureux de « Manon des Sources ».

    Amoureux comme je ne l’avais jamais été auparavant.

    Amoureux comme je ne l’ais plus été depuis.

    Amoureux comme je ne le serais, probablement, plus jamais.