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Nudités - Page 2

  • " Le jeu de la tentation."

    ZZZZvania-andrea-hilton-mau.jpg

    Il aura suffit d’un rien pour que mon destin me rattrape à la vitesse d'un cheval emballé.


    Je ne crois pas aux coïncidences ; elles n'existent que lorsqu'une fée aux intentions malignes prend soin de les provoquer.


    En l'occurrence, cette Carabosse aux sortilèges venimeux, pris les traits adipeux de mon éternelle Archnémésis, mon génie corrupteur familier, mon " énnamie " de toujours : «  La Miss ».

    Alors que j'étais sans nouvelles de la créature depuis des lustres, cet histrion hystérique, ce vilain coq de salon, ce crotale de l'Eden, choisit de se manifester Lundi soir, à l'heure ou je m'apprêtais à quitter mes bureaux.

    Elle entra sans se faire annoncer, comme un piège que l'on redoute, onctueuse et parfumée, liante et cajoleuse, m’inonda d'une affection visqueuse, de paroles plus sucrées que confitures de roses, pleura un peu de l'œil droit tandis que le gauche détaillait avec la précision médicale d'un scanner chaque fibre de ma peau, s'enquit de mes amours, m'assomma du récit des siennes et m'invita à diner.


    J'acceptais, autant par désœuvrement que par curiosité. Je me doutais bien que le retour inopiné de cette méchante langue ne devait rien au hasard et brulais de savoir vers quels sentiers tortueux elle entendait diriger mes pas indécis.
    Je le découvris à l'issue d'un repas mortel tant par la qualité des mets dégustés, que par la redondance d'une conversation, essentiellement tournée vers le nombril de la « Miss » et ses fulgurants succès Parisiens sur la scène transformiste.

    Sans avoir l'air d'y toucher, l'ex gambilleuse m'entraina dans un nouveau bar, « So chic, sister », ou, prétendait elle, m'attendait une fort jolie surprise.

    La surprise en question trônait derrière les cylindres de verre colorés d’un comptoir dont le renflement agressif évoquait l’étrave d’un navire.

    « Baby Gigolo », semblable à, ce qu'en lui même enfin, il n'avait cessé d’être.

    Le chevalier noir de mes nuits blanches !

    La plus grande putain de l’Est Parisien.

    Le seul homme au monde, auquel je n'ai jamais su résister !

    Andrea, quoi !

    Des siècles, déjà, depuis qu'il avait choisi son camp.
    Des siècles depuis qu'il s'était embarqué, sans un mot, sans un au revoir, parmi les bagages griffés Hermès d'un notable Autrichien aussi nanti en millions qu'en années . Des sècles, qu'il nous la jouait " Gigi l'Amoroso ; no news c'était good news "....
    Trois ans que je n'avais pas pensé à lui une seule seconde.

    Rayé des tablettes, tombé aux oubliettes, effacé comme un dessin sur la buée d'une vitre.

    Sans que je l’ais voulu, il s'était estompé de ma mémoire à la manière d'un rêve érotique dont ne subsiste au réveil qu'un parfum diffus que l'on peine à associer à une peau, une chair, un corps précis.

    Il est vrai, que les parfums se souviennent mieux que nous.

    Andrea sentait le cul, la bite, le sperme, l'incarnat d'instants ou la honte le disputait à la jouissance.

    Ni fuck Buddy ni amant régulier et pourtant un peu des deux.

    Comment expliquer l'obscure alchimie qui soudain bouleverse deux personnes qui ne s'aiment pas, qui ne s'aimeront jamais, qui pas une seconde n'envisagent la possibilité d'un embryon d'histoire commune, mais qui ne peuvent résister au terrifiant élan physique qui les pousse l'une vers l'autre ?

    Nous ne nous sommes jamais cherché; nous nous sommes même fuis; nous nous sommes toujours trouvés.
    Nous avons franchis dans les bras l'un de l'autre des étapes sensuelles que nous n’imaginions pas franchir dans nos rêves les plus crus.

    " Il n'y a pas de belles histoires de cul " chantait Gainsbourg.
    A voir, mon vieux Serge, à voir !

    Et voila que nous nous retrouvions face à face ; pas plus surpris que cela au demeurant ; et voila que nous reprenions avec l'aisance de l’habitude, la conversation, là ou nous l'avions interrompue ; en plein milieu d'anecdotes salaces dont nous nous repaissions avec l'appétit sanguinaire de males dominants en compétions au sein d'une meute.

    La " Miss " jubilait tandis qu’Andrea et moi nous reconnaissions sans même nous regarder.

     

    Nous avions vieilli, mais pas changé. Nos styles de beauté se complétaient toujours aussi harmonieusement et nos corps échauffés par leur proximité s'impatientaient d'entrer en guerre.


    Les " Rhum-Carambar " que nous buvions symbolisaient assez bien l'étrange mélange de rudesse et de fondant dont se paraient nos retrouvailles.

    Paradis perdu, cercles vicieux d’un enfer à venir.

    A la fermeture, c'est sans nous concerter que nous abandonnâmes une « Miss » gentiment complice, pour marcher côte à côte, en silence dans les rues désertées.

    Andrea habitait à deux pas, un bel appartement moderne aux volumes aérés, aux tonalités sobres de vanille et de marron glacé. Un appartement de "Grand-Chasseur-Blanc" ou s'affichait sa passion de l'Afrique et de l'art tribal.
    Nous nous assîmes dans un salon dont les baies vitrées ouvrant sur un balcon en rotonde disparaissaient derrière des panneaux d'Acajou aux veines corallines.

    Sagement, l’un en face de l’autre, séparé par une table à café un peu mastoc en ivoire et bois d’ébène.

    Faute de Rhum-Carambar, nous bûmes du Gin avec du sirop de Fraises, tandis que basse et violons jouaient "le Canon de Pachelbel".

    Nous parlâmes un peu de nos vies.
    De la sienne désespérément vide.
    De la mienne si pleine qu'elle craquait de toute part.
    Nous convînmes que cela revenait au même.

    Andréa m'avoua que je l'avais cruellement blessé un jour que je lui avais jeté à la face qu'il n’était ni ne serait jamais mon ami.
    Je m'en étonnais ; il s'était toujours posé, moins en amant qu'en partenaire de sexe " itinérant " ; dégraissant nos rapports jusqu'à les priver de mots qui n'entrassent dans le cadre strict d'un jeu de rôles aux finalités nettement précisée ; or, il n'ignorait pas que mes meilleurs amis, mes complices, mes confidents, n'étaient autres que mes amoureux.
    Il voulu savoir pourquoi je ne l'avais jamais compté au nombre desdits amoureux. Je lui retournais la question sans y répondre. Il sourit, un peu triste, un peu railleur.

    « - Toujours ton esprit tordu !

    Puis il vint s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil que j’occupais, passa son bras autour de mes épaules tandis que j'inclinais ma tête vers la sienne.

    Il parla longtemps, dans le vide, dans la nuit, dans le ventre grommelant de la ville.
    Il dit que je l'avais toujours terrifié ou plutôt que l'absence de limites propre à notre relation l'avait toujours épouvanté ; que nos folies respectives en l'absence du moindre garde fou nous auraient entrainées trop loin, qu'il ne connaissait que trop bien ma propension à m'amouracher d'hommes fragiles, d'hommes en devenir et qu'à l’évidence, il ne correspondait pas au schéma. Il ajouta cynique, que s'il avait baisé la terre entière pour gagner sa vie, il lui suffisait, à chaque fois, de penser à moi pour parvenir à combler le moins bandant de ses michetons.

    Les hommes de ma vie m'ont souvent gratifié des compliments peu banals, mais jamais aucun ne m'avait comparé à une pilule de Viagra.

    Je choisis d'en rire, de peur d'avoir à en pleurer.

    Je répondis, et je mentais à peine, que je connaissais de lui que son sexe et que cela ne me suffisais pas ; qu'en dépit de ce rôle pernicieux de " prince des indécences " que je me plaisais à jouer, je demeurais un incurable romantique ; et au fond, tout au fond, là ou personne ne s'aventure jamais, un tout petit garçon.

    Il dit, merci bien, que je ne lui apprenais rien, et qu'on pourrait aller tirer un coup maintenant que nous avions mis les choses au clair.

    Je pensais deux secondes au corps d’Andrea; une seconde aux yeux de Christophe.

    Il m'en couta plus que je ne saurais l'avouer en ces lignes, mais, je refusais.

    Tranquillement.
    Sereinement, en apparence.

    D'un simple signe de dénégation qu'accompagnait un sourire d'excuse ; vous savez, l'un de ces sourires qui ne montrent pas les dents par crainte de mordre au fruit du péché.

    Andrea n'insista pas.
    « - Partie remise, « Mauvaise. Graine » ?
    « -Partie remise « Baby Gigolo » !

    Dans l’escalier, tandis que je prenais la fuite, je songeais que, décidément j’étais la reine des connes, qu’un bon coup de bite s’attrape par les temps qui courent à peut près aussi facilement que la cagnotte du loto et pourquoi te flagelle tu à plaisir connasse ?

    Ainsi, je fis volte-face et remontais sonner.

  • " Si j'étais"

    vania081.jpgMon père m'a dit: " Mais ce n'est pas possible. Ils se sont mis à plusieurs la bande à Sardou, là pour aussi bien parler de toi! Y a Delanoe, ya Roda, ya jeAn loup au moins pour écrire ce truc! Et en plus tu n'étais pas encore né! zon du baiser ta mère ces cons!"

     

    Et oui papa, je suis un produit de science fiction.

     

    Michel Sardou: " Si j'étais"
    podcast

  • " Viens à la Maison."

    vania-maison.jpgRentrer chez moi, même si je n’en suis parti ni pour bien longtemps ni bien loin, me procure toujours un plaisir intense.

    Lorsqu’on voyage aussi souvent que mon métier m’oblige à le faire, on besoin d’un point d’attache, d’un point d’ancrage.

    On a besoin de racines autres qu’organiques, autres que familiales, autres que celles enchevêtrées dans le terroir ou croissent ces longues amitiés qui, en dépit des bourrasques, perdurent.


    J’aime l’idée de « La Maison », qu’elle soit studio ou château.

    Je sais, et cela me rassure, que je ne quitterais pas de sitôt l’appartement que j’occupe actuellement .

    Peut être même ne le quitterais je jamais. Je l’habitais déjà avant mon exil Romain, et si d’autres y ont vécu durant mon absence, ils n’y ont pas laissé de traces assez profondes pour que je m’y retrouve dépaysé à mon retour.


    C’est très éclectique chez moi.

    C’est un peu, disons, le bordel, non au sens du désordre, du chaos, mais par un mélange de styles qui fait que, finalement, ma maison ne peut prétendre à aucun style au sens pur et dur du terme.

    Du reste, je ne recherche pas plus l’équilibre en matière de décoration, que je ne le recherche dans mon quotidien émotionnel.

    J’ai pour habitude de dire que mon chez moi n’est pas décoré mais encombré. Surtout il est habité. Habité par moi.

    Et aujourd’hui, comme hier la griffe que j’y impose – a moins qu’elle ne s’impose d’elle-même – ne cesse de me surprendre.

    Il est vrai que souvent, la combinaison d’objets d'époque et de style différents débouche sur des mariages beaucoup plus heureux que les mariages évidents du bon gout, du bon ton.


    Pour résumer, je vie dans un décor « art déco-japonisant » auquel je suis attaché plus que je ne le devrais. J’essaie cependant de ne pas laisser les choses, les objets exercer trop d’influence sur moi.

    Elles m’apportent évidement un certain bien être, mais en parfait vagabond, en nomade, en bohémien, je redoute qu’elles ne finissent par m’entrainer vers une forme d’esclavage, de sédentarisation qui, peu à peu, insidieusement prendrait le pas sur l’appel du grand large.


    De plus ma relation à un objet n’est jamais une relation à sens unique. Souvent l’objet me procure du plaisir, mais il arrive aussi qu’il me contrarie ou pire qu’il me contredise.


    Le plus curieux, lorsqu’on me connaît un peu, est de constater qu’en matière de décoration, je suis toujours allé dans la même direction.

    Par exemple, je possède une armoise chinoise qui vient de chez un grand antiquaire.

    Une très belle armoire, XVIIe siècle.
    L’acquérir fut une réelle folie ; de celles qu’on s’autorise à vingt ans lorsque l’acte précède de longtemps la réflexion.
    Par testament, mon grand père m’avait laissé quatre sous afin de m’aider à terminer mes études ; je les ai sans hésitation investis dans cet achat disproportionné.

    Qui plus est la bricole n'allait pas du tout dans l’appartement moderne que j’occupais à l’époque.

    Mais comment résister à un coup de foudre lorsqu’une simple étincelle suffit à vous faire partir en torche ?


    Elle m'a toujours suivi depuis cette armoire.

    De la rue d’Aboukir à la rue de V. ; de la rue de V. à la Via Gregoriana ; pour revenir encore rue de V.


    Dans la famille nous l’évoquons comme l’héritage de papy.

    Du reste, papy ne m’en aurait probablement pas tenu rigueur. Personne mieux que lui ne savait à quel point je peux me montrer déraisonnable.

    L’objet d'art a toujours fait partie de ma vie.
    Depuis longtemps.
    Très jeune j'allais déjà fouiner aux Puces. Et à choisir, je prenais toujours un objet ancien.
    J'aime le plaisir de découvrir.

    Je soupèse, je palpe, je renifle, je trouve, je repose ou j'emporte. J'ai une relation physique avec les choses.

    Si j'aime toucher une poupée ancienne, c'est parce que, grâce à elle, je m'invente des souvenirs qui appartiennent à d'autres et des regrets sur le temps qui file. Derrière son sourire statique et irréel, la poupée me fait aimer ceux qui l'ont créée.


    Ma prédilection va surtout au XVIIIe, méditerranéen, provençal même. Les meubles peints, ou de la Haute Epoque, les teintes chaudes un peu passées.

    La maîtrise de la matière des œuvres anciennes m'émeut mais certains objets industriels, des années cinquante par exemple, arrivent aujourd'hui à me toucher tout de même un peu.

    Avant, je ne les aurais même pas regardés. L'œil s'habitue si vite à la nouveauté, à la mode.


    J'apprécie beaucoup l'art déco et l'art nouveau. Je suis également très sensible à l'art oriental. Certaines pièces japonaises me plaisent énormément.


    En revanche, chez moi, vous ne trouverez pas de ces bouquets " ikebana "que l’on voit dans quasiment tous les décors Japonisants. Je préfère composer moi même d'énormes bouquets de roses anciennes, d’Iris, de Zantedeschia, de bâtons de haute Cannelle que je place dans des vases marocains...

    Ceci sans aucune prétention artistique. Je le fais vraiment pour moi et mes amis. Mais avant tout pour moi, égoïstement je dois bien l’avouer.


    Vous n’y verrez pas non plus de photos en raison du rapport particulier que j’entretiens à l’image. Moins à la mienne du reste qu’à celle de mes proches. Les photos des gens que j’aime, je les conserve dans des endroits cachés, à l'intérieur des portes. Je refuse l’idée que nous soyons regardés comme des images faisant partie du décor, faisant décor.


    C’est peut être pour cela que je ne publie sur ce blog que des photos, qu’elles me représentent ou non, retouchées, revues et corrigées, déviées.


    Présenter mon image ou celle des personnes ayant joué un rôle dans ma vie, de manière frontale, crue, nue me serait d’ailleurs tout à fait impossible.


    Vous l’aurez compris, la décoration de mon « chez moi » tient une place importante dans ma vie et ceci aussi loin que je me souvienne.

    Lorsqu’à dix huit ans j'ai eu mon premier appartement, avant même d’y déposer une chaise, je suis allé acheter des fleurs à Baltard.

    Cependant, je ne considère pas la décoration comme un art de vivre, mais plutôt comme une façon de vivre.
    Une façon de vivre qui englobe beaucoup de choses, tant je suis très attirée par de nombreux domaines.

    Le shiatsu m'intéresse, par exemple.

    Il touche au corps, en profondeur autant qu’en surface.

    J'en ressens un résultat profond, assez durable. Mon maître shiatsu m'a expliqué que j'avais la chance de posséder une nature énergique.

    C'est ce que j’appelle la "chance des gènes», cette énergie vitale insensée dont bénéficient tous les membres de ma famille : une énergie qu’il m’arrive hélas de trop souvent gaspiller.


    D’ordinaire, les personnes attirées par les "choses asiatiques" ont le goût du pur, du dépouillé. Or moi, j'aime le baroque de Saint Laurent, j'aime le shiatsu, j'aime l’opulence.


    Opulence et simplicité seront donc au menu ce soir, puisque j’ai pour habitude de convier mes amis les plus proches à un réveillon d’été dans les jours qui suivent Aout.

    Le traiteur Thaïlandais que j’ai consulté m’a suggéré une cuisine légère, délicate et parfumée.

    Il servira des cailles rôties aux épices, une salade de mesclun au tourteau frais, des brochettes de poulet et crevettes sauce Satay, des rougets grillés au Gingembre et du Sticky rice au lait de coco accompagné de mangues.


    Comme disait l’autre : « Bon appétit Messieurs, conseillers intègres, ministres vertueux ».


    Seul bémol, nous ne serons que huit alors que j’ai commandé pour neuf (bêtement, j’avais espéré la présence de Chris).


    L’un d’entre vous veut il se joindre à nous ?


    Promis, je ne mords pas ; je suce!