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" Viens à la Maison."

vania-maison.jpgRentrer chez moi, même si je n’en suis parti ni pour bien longtemps ni bien loin, me procure toujours un plaisir intense.

Lorsqu’on voyage aussi souvent que mon métier m’oblige à le faire, on besoin d’un point d’attache, d’un point d’ancrage.

On a besoin de racines autres qu’organiques, autres que familiales, autres que celles enchevêtrées dans le terroir ou croissent ces longues amitiés qui, en dépit des bourrasques, perdurent.


J’aime l’idée de « La Maison », qu’elle soit studio ou château.

Je sais, et cela me rassure, que je ne quitterais pas de sitôt l’appartement que j’occupe actuellement .

Peut être même ne le quitterais je jamais. Je l’habitais déjà avant mon exil Romain, et si d’autres y ont vécu durant mon absence, ils n’y ont pas laissé de traces assez profondes pour que je m’y retrouve dépaysé à mon retour.


C’est très éclectique chez moi.

C’est un peu, disons, le bordel, non au sens du désordre, du chaos, mais par un mélange de styles qui fait que, finalement, ma maison ne peut prétendre à aucun style au sens pur et dur du terme.

Du reste, je ne recherche pas plus l’équilibre en matière de décoration, que je ne le recherche dans mon quotidien émotionnel.

J’ai pour habitude de dire que mon chez moi n’est pas décoré mais encombré. Surtout il est habité. Habité par moi.

Et aujourd’hui, comme hier la griffe que j’y impose – a moins qu’elle ne s’impose d’elle-même – ne cesse de me surprendre.

Il est vrai que souvent, la combinaison d’objets d'époque et de style différents débouche sur des mariages beaucoup plus heureux que les mariages évidents du bon gout, du bon ton.


Pour résumer, je vie dans un décor « art déco-japonisant » auquel je suis attaché plus que je ne le devrais. J’essaie cependant de ne pas laisser les choses, les objets exercer trop d’influence sur moi.

Elles m’apportent évidement un certain bien être, mais en parfait vagabond, en nomade, en bohémien, je redoute qu’elles ne finissent par m’entrainer vers une forme d’esclavage, de sédentarisation qui, peu à peu, insidieusement prendrait le pas sur l’appel du grand large.


De plus ma relation à un objet n’est jamais une relation à sens unique. Souvent l’objet me procure du plaisir, mais il arrive aussi qu’il me contrarie ou pire qu’il me contredise.


Le plus curieux, lorsqu’on me connaît un peu, est de constater qu’en matière de décoration, je suis toujours allé dans la même direction.

Par exemple, je possède une armoise chinoise qui vient de chez un grand antiquaire.

Une très belle armoire, XVIIe siècle.
L’acquérir fut une réelle folie ; de celles qu’on s’autorise à vingt ans lorsque l’acte précède de longtemps la réflexion.
Par testament, mon grand père m’avait laissé quatre sous afin de m’aider à terminer mes études ; je les ai sans hésitation investis dans cet achat disproportionné.

Qui plus est la bricole n'allait pas du tout dans l’appartement moderne que j’occupais à l’époque.

Mais comment résister à un coup de foudre lorsqu’une simple étincelle suffit à vous faire partir en torche ?


Elle m'a toujours suivi depuis cette armoire.

De la rue d’Aboukir à la rue de V. ; de la rue de V. à la Via Gregoriana ; pour revenir encore rue de V.


Dans la famille nous l’évoquons comme l’héritage de papy.

Du reste, papy ne m’en aurait probablement pas tenu rigueur. Personne mieux que lui ne savait à quel point je peux me montrer déraisonnable.

L’objet d'art a toujours fait partie de ma vie.
Depuis longtemps.
Très jeune j'allais déjà fouiner aux Puces. Et à choisir, je prenais toujours un objet ancien.
J'aime le plaisir de découvrir.

Je soupèse, je palpe, je renifle, je trouve, je repose ou j'emporte. J'ai une relation physique avec les choses.

Si j'aime toucher une poupée ancienne, c'est parce que, grâce à elle, je m'invente des souvenirs qui appartiennent à d'autres et des regrets sur le temps qui file. Derrière son sourire statique et irréel, la poupée me fait aimer ceux qui l'ont créée.


Ma prédilection va surtout au XVIIIe, méditerranéen, provençal même. Les meubles peints, ou de la Haute Epoque, les teintes chaudes un peu passées.

La maîtrise de la matière des œuvres anciennes m'émeut mais certains objets industriels, des années cinquante par exemple, arrivent aujourd'hui à me toucher tout de même un peu.

Avant, je ne les aurais même pas regardés. L'œil s'habitue si vite à la nouveauté, à la mode.


J'apprécie beaucoup l'art déco et l'art nouveau. Je suis également très sensible à l'art oriental. Certaines pièces japonaises me plaisent énormément.


En revanche, chez moi, vous ne trouverez pas de ces bouquets " ikebana "que l’on voit dans quasiment tous les décors Japonisants. Je préfère composer moi même d'énormes bouquets de roses anciennes, d’Iris, de Zantedeschia, de bâtons de haute Cannelle que je place dans des vases marocains...

Ceci sans aucune prétention artistique. Je le fais vraiment pour moi et mes amis. Mais avant tout pour moi, égoïstement je dois bien l’avouer.


Vous n’y verrez pas non plus de photos en raison du rapport particulier que j’entretiens à l’image. Moins à la mienne du reste qu’à celle de mes proches. Les photos des gens que j’aime, je les conserve dans des endroits cachés, à l'intérieur des portes. Je refuse l’idée que nous soyons regardés comme des images faisant partie du décor, faisant décor.


C’est peut être pour cela que je ne publie sur ce blog que des photos, qu’elles me représentent ou non, retouchées, revues et corrigées, déviées.


Présenter mon image ou celle des personnes ayant joué un rôle dans ma vie, de manière frontale, crue, nue me serait d’ailleurs tout à fait impossible.


Vous l’aurez compris, la décoration de mon « chez moi » tient une place importante dans ma vie et ceci aussi loin que je me souvienne.

Lorsqu’à dix huit ans j'ai eu mon premier appartement, avant même d’y déposer une chaise, je suis allé acheter des fleurs à Baltard.

Cependant, je ne considère pas la décoration comme un art de vivre, mais plutôt comme une façon de vivre.
Une façon de vivre qui englobe beaucoup de choses, tant je suis très attirée par de nombreux domaines.

Le shiatsu m'intéresse, par exemple.

Il touche au corps, en profondeur autant qu’en surface.

J'en ressens un résultat profond, assez durable. Mon maître shiatsu m'a expliqué que j'avais la chance de posséder une nature énergique.

C'est ce que j’appelle la "chance des gènes», cette énergie vitale insensée dont bénéficient tous les membres de ma famille : une énergie qu’il m’arrive hélas de trop souvent gaspiller.


D’ordinaire, les personnes attirées par les "choses asiatiques" ont le goût du pur, du dépouillé. Or moi, j'aime le baroque de Saint Laurent, j'aime le shiatsu, j'aime l’opulence.


Opulence et simplicité seront donc au menu ce soir, puisque j’ai pour habitude de convier mes amis les plus proches à un réveillon d’été dans les jours qui suivent Aout.

Le traiteur Thaïlandais que j’ai consulté m’a suggéré une cuisine légère, délicate et parfumée.

Il servira des cailles rôties aux épices, une salade de mesclun au tourteau frais, des brochettes de poulet et crevettes sauce Satay, des rougets grillés au Gingembre et du Sticky rice au lait de coco accompagné de mangues.


Comme disait l’autre : « Bon appétit Messieurs, conseillers intègres, ministres vertueux ».


Seul bémol, nous ne serons que huit alors que j’ai commandé pour neuf (bêtement, j’avais espéré la présence de Chris).


L’un d’entre vous veut il se joindre à nous ?


Promis, je ne mords pas ; je suce!

 

Commentaires

  • Lors de ton prochain voyage jetset à Monaco, passe par le Grimaldi forum, il y a justement une expo sur l'art oriental : "Kyoto-Tokyo, des samouraïs aux mangas". T'pourras pt'être te dégoter une ou deux pièces de collection. Bises

  • Dieu merci je ne passe pas ma vie à Monte Carlo, et encore moins dans la jet set!!!

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