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monaco

  • " Conversation avec ma bignole."

    z-vania-diams.jpgTiens Madame Solange, vous voici rentrée de vacances !

    Allez pas de chichis entre nous, pour l’occasion je vous tape la bise !


    Vous êtes piquante Madame Solange, une vraie brune !

    Vous vous êtes bien reposée à….Ou étiez vous déjà? A Lourdes? Quelle bonne idée! Je me suis laissé dire que les Pool Party avaient un succès fou dans le coin. En tous cas ça vous réussit les bains de siège, je vous trouve une mine de…Miranculée!

    Ah non je n’étais pas en vacances, moi, pensez-vous, j’ai simplement passé quelques jours dans le Midi.


    Ouiiii, à Monte Carloooo.

    Chez des amis, ouiiii!

    Proches des Grimaldi, ouiiiii.


    Non, je n’ai pas vu Steph. Je suppose qu’elle suivait la tournée du cirque Pinder avec ses bêtes et ses enfants.


    Vous aussi vous la trouvez vieillie Stéphanie ? Rancie même !

    Notez que ce n’est pas la pire, vos verriez l’autre, Maroline de Conaco, on croirait une otarie coiffée d’une perruque.


    La principauté ? Très, très surfait ! De vous à moi rien ne vaudra jamais Deauville; on y est si près de Paris et si loin de la mer.

    Ah bon, nous avons de nouveaux locataires? Mais dites-moi tout Madame Solange!

    Des gens comme il faut j’espère !
    Un couple de quoi ? Ne chuchotez pas Madame Solange, personne ne nous écoute plus depuis la mort de Mitterrand !


    Un couple de garçons ? De garçons de quoi? De garçons de Café?

    NOOOOOOON !!!!!!!

    Allez, vilaine, vous me faites marcher !

    Alors là ça me troue le ....j'en reste sans voix !


    Et oui Madame Solange, ça existe ! La nature a parfois de ces drôleries, c’est à ne pas y croire !


    Enfin moi je dis ça, je ne dis rien ! Je suis comme tout le monde,

    Des hum-hum, comme ils disent, j’en ai vu qu'à la télé ; chez Fogiel !


    Non Madame Solange, je ne pense pas qu’ils se reproduisent!
    Il parait que ça y travaille pourtant. Souvent.....pour ne pas dire constamment !


    Oui, voilà, Madame Solange, comme les chimpanzés !
    C’est vicelard ces bestioles, ça vous chope la trique pour pas grand-chose vous savez !


    Une mine avenante, des joues pommes d’api, une lèvre supérieure un peu courte sur des dents au bonheur–la-chance, un air de santé sur un visage de vacances, un tatouage Maori qui palpite et qui pulse, là, tout contre la carotide, ainsi qu’une petite bête.


    Ouiii, c’est ravissant, ouiiii! Parfois je m'exprime comme un livre d'images, ouiii!


    Et toutes sortes de culs, n’oublions pas le principal.


    Des ronds, des pommelés, des qui rient de toutes leurs fossettes, des agressifs, des prétentieux, des capiteux, des moelleux, des à faire de l’or , d’autres à tout perdre, même la tête qu’ils n’ont déjà pas bien solide , des qui se barrent en sucette, des qui reviennent de loin, des qui appellent le peuple , des qui sonnent des hallalis la nuit au fond des taillis .

    Des lunes boréales, des oignons à pleurer de gratitude, des arrière trains à prendre en marche et sans ticket retour, des troufignons tout mignons, des verres de montres qui vous filent la tocante sans même vous donner l’heure, des dargeots lisses et ronds comme des dragées de communions, des derches souvent faux mais chez les singes , Madame Solange , on baise aussi les moches , ils ont la vue si basse et souvent des préférences pour tout le monde .

    Pardon, je rêvassais !

    Non, Madame Solange, moi non plus je n’ai rien contre mais comme vous le faite remarquer si finement c’est un peu à cause d'attitudes pareilles que l’univers tourne à l'envers !


    Notez que nous vivons une époque formidable ! Il faut tolérer, admettre, absoudre tout et n'importe quoi. Il faut abolir les différences, uniformiser la pensée, brasser les tendances. Il faut aimer et défendre les minorités quelles qu'elles soient sous peine de passer pour le monstre de l’apocalypse !


    Mais non Madame Solange, suivez un peu, l’apocalypse, la fin du monde, pas la boite de nuit !


    Vous êtes conne des fois, sauf votre respect!


    Vous dites ?


    Tissage et métissage, c'est ça le nouvel ordre moral et social ? Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ; tout le monde il est normal ; tout le monde il se mélange !


    Tous frangins ! Même les pédés !
    Voyons Madame Solange, on ne dit pas pédé !

    Ce n’est pas joli, pas poli !
    Un peu comme vous, quoi !


    Bien sur que je plaisante, vous êtes exquise Madame Solange ! Un véritable Tanagra !


    TA-NA-GRA, pas tas de gras! Vous êtes bouchée à l’émeri ce matin !


    C’est quoi un Tanagra ? L’ancêtre du Viagra, je vous le jure sur la tête de ma garce de mère ! Inventé par les grecs selon wikipedia.


    Les grecs qui ont également inventé l’homosexualité, vous avez raison, je n’y aurais pas pensé tout seul !


    Saloperies d’Hellènes !


    Segarra ? Qu’est ce qu’elle vient faire là Notre Dame des sept douleurs ?


    Mais ôtez-moi d’un doute chère amie; elles sont Françaises au moins les deux gazelles?

    Manquerait plus qu’on nous refile du métèque pour faire bonne mesure !


    Enfin, moi je dis ça, je dis rien mais avouez que c’est une affaire à se fendre d’une petite bafouille amicale à la Kommandantur !

    Oui, voilà, façon corbaque !


    Vous avez bien raison, Madame Solange ; il faut réinstaurer l’inquiétude!

    La trouille même, une bonne vieille pétoche, la nostalgie du bruit des bottes !

    Enfin, s’ils sont jolis à regarder ce sera déjà ça de pris !

    Pas que ça m’intéresse, notez, mais j’ai entendu dire que, généralement, ces gens là ont beaucoup de gout, qu’ils prennent grand soin de leur personne !

    Exactement comme des filles, vous parlez d’or Madame Solange !

    Du reste, vous ne trouvez pas que les filles ça fait un peu pédé ?

    Elles sont jolies les filles, elles sentent la vanille, la fleur d aubépines, la coco.

    Elles portent des jeans taille basse, des perles colorées au nombril.

    Elles ne sortent jamais sans sac à main.
    Elles rient haut et clair en secouant leurs cheveux.

    Elles pleurent beaucoup, par gourmandise.
    Elles se baladent en bande, en clan, en horde.

    Elles achètent des trucs qui ne servent à rien mais qu’elles trouvent " So cute ".

    Elles boivent, à la paille, des cocktails pastel dans de grands verres givrés.
    Elles promettent qu’elles apprendront à cuisiner un jour ou l’autre; mais plutôt l’autre.
    Elles sont folles d’Orlando Bloom, Jude Law, Brad Pitt, Nicolas Duvaucheeeeeelllllllle.
    Elles aiment les potins, les peoples, dire du mal des copines et mater le cul des mecs dans la rue.

    Elles jurent qu’elles ne couchent jamais le premier soir.

    Elles font des drames pour des bagatelles, genre :


    "-c'est affreux Jessica, j’ai pris 30 grammes à Noël!Tout dans les miches ! J’ai le derrière comme une malle Arabe! Promis je mange plus jusqu'à Pâques.
    En plus Kevin m'a demandé de lui mettre un petit doigt dans le cul au moment de jouir ! Depuis je convulsionne ! Tu imagines s'il vire tarlouze à cause de moi ! Bonjour la réputation ! J'en ai trop marre de ma life! File moi ta lime à ongle que je me taille les veines! Au fait, c’est vrai que Tara sort avec Brandon ? La puuuuute !"



    Elles rêvent en cinémascope et son stéréo dolby, les filles.

    Notting Hill, Bridget Jones, Love Actually, la marquise des anges !
    Elles attendent le prince charmant.


    Bref, les filles sont de vraies tapettes.


    Les filles d'aujourd'hui je veux dire !

    Votre génération, c’était quand même autre chose ! De la femelle de concours! Velue, mafflue, laitière, les hanches poulinières!

    Cent pour cent bio !

    Et dure à la tache avec ça ! Bonne sous l'homme ! Pas le style à copiner avec des fiottes, hein Madame Solange !


    Bon, ce n’est pas tout ça, mais l’heure tourne et comme on dit le temps c’est de l’argent !


    Vos étrennes ?

    Oui, je suis un petit peu en retard sur ce coup la, Madame Solange!

    Ou très avance. Après tout nous sommes à peine au mois d’Aout.
    Mais rassurez vous, j’y pense, j’y pense!

    Nooon, je ne ferais pas de folies, elle est folle, cette Madame Solange !


    Une jolie plante d’intérieur pour décorer votre loge ! Pourquoi pas un cactus ? J’en ai vu d’étonnants au jardin tropical de Monteeee !


    Extrêmement phalliques!

    PHA-llI-QUE, rien à voir avec les timbres !

    En forme de phallus, quoi !

    C'est bien ça Madame Solange, phallus, un truc qui se suce !

    Mais pas que !
    Vous pouvez vous asseoir dessus, aussi, les soirs ou le berlingot vous démange !
    Ne me remerciez pas, c’est tout naturel !


    Allez Madame Solange, je grimpe ! Mes amitiés à votre mari! Comment se porte-t-il au fait ?
    Toujours mort !

    Vous êtes sure ? Des fois qu'il ressuscite et nous vote Delanoë!


    Oui, je sais, je suis conne des fois !


    Bonne journée Madame Solange et méfiez vous des pédés ! Qui peut savoir ou ça va se nicher cette engeance !

  • " Rechutes névrotiques."

    zzzzzvania-dior.jpgA mon rictus mauvais, il devient extrêmement clair que « Monsieur de… » Va se prendre un pavé dans la barbe.
    Motif de la punition : son refus de s’habiller sous prétexte que seuls « les ploucs se déguisent en pingouins pour diner. »


    Il gamine, l’adorable !
    Il donne dans le caprice vétilleux, la volte face candide.
    Il narquoise, aussi, l’effronté!


    Caustique, un tantinet provocant.


    « - Tu es beau comme un livre d’images, mon ange ! Tu rends hommage à Stendhal ou à Jeanne Mass, là ? » Nargue t'il en reluquant ma sublime panoplie rouge et noir.


    Je t'en foutrais des livres d’images !

    La Bible, version Gustave Doré, tu vas te la bouffer, histoire d'en voir de plus près les enluminures! Et si je me sens d'humeur je rajouterais au compte quelques coups de grolle dans le train en guise de bénédiction Urbi et Orbi !

    C’est donc en jeans informes et T-shirt délavé, barbe rude sur menton rond, cheveux coiffés aux doigts, que "Monsieur de...", sans pour autant se départir de son grand air Régence, dinera.


    De là à imaginer qu’il finirait à peu près nu …..

    J’ignore ce qui se passe dans sa caboche, mais il me fait des rechutes névrotiques en série ces jours ci, le "Cricri d’amour" !

    La faute au picolo, parait il !

    Moi je veux bien ; mais ce ne sont pas deux coupes de champ' en apéro, une quille de rouquin au cours d’un diner dont les seules entrées suffiraient à nourrir Al-Genaïna et ses faubourgs pour les trente années à venir, une lichette de « Parfait Amour » histoire de faire glisser les agapes ; qui me le rendent plus schlass qu’un équipage de matelots Polonais dans la plus pourrie des basses villes de la plus crapuleuse des garnisons portuaires.

    Ou alors il biberonne en cachette, je ne vois pas d’autre explication !


    Dans un premier temps, « Monsieur de … » a le Jaja folâtre.
    Primesautier.
    Un rien mutin, à peine trivial.


    Ca vous lèche la joue, ça vous bave dans le cou, ça vous papouille, ça vous gratouille l'entrecuisse, ça défait, d’un doigt malicieux, le nœud de cravate que vous avez mis trois heures à réussir, ça vous glisse des salaceries dans le creux de l’oreille en oubliant de baisser le ton de façon à ce que toute l’assistance puisse en profiter !
    Je vous jure, seuls les malheureux en coma dépassé au dernier étage de l’Hôpital Princesse Grace méconnaissent encore les brusques envies de sucette surprise que manifeste l’infâme entre le homard et la gelinotte.


    Vous croyez que ça embarrasserait la compagnie, vous ?


    Pensez donc !
    C’est au contraire la surenchère dans l’égrillard, l’escalade dans le graveleux, la grimpette dans le grivois.


    On naufrage dans le salé, le plébéien, le gras du bide !
    Quatre vingt chasseurs, ourdés au douze degrés, s’en payeraient des roseurs de premières communiantes.

    Dandy romantique en redingote sable, camélia crème à la boutonnière, l’œil un peu au loin comme s’il visualisait des féeries dans la moire des baies vitrées, le sublime cousin détaille avant la nuit ne pète en feux d'escarboucles, les quinze manières différentes de se faire plaisir avec un Fleshlight.

    (Commentaire de Chris à mon intention : « Je suis sur que tu en connais plus de quinze toi, salope ! »)



    Nue sous l’écume dorée d’une résille de métal et de soie, une grande statue d'Abyssinie que l'on pensait miséricordieusement muette avant qu'elle ne se mette à égrener des rosaires de conneries, se demande, sans même se marrer, si elle ne serait pas un peu lesbienne puisqu'accro à la jouissance clitoridienne, laquelle comme chacun sait enlève de l'importance aux hommes.

    (Etonnement du futur ex homme de ma vie : « Elles sont QUE clitoridiennes les lesbiennes ? »)

    Mais le pire vient d’une sorte de long glaïeul fanant, vraisemblablement dépucelé par Monsieur frère du Roi dans les jardins du Palais Royal, qui, sur l’air connu du « c-était-mieux-avant »,radote ses frasques sépia à la belle époque des bordels pour garçons chers au Baron de Charlus, des vespasiennes ou l'on draguait dans des vapeurs d'égout , du grand cirque travesti déroulant ses serpents de plumes irisées sur la scène d'« Arthur »,des tangos interlopes découpant leurs ombres chavirées contre les laques rouges de la « villa d’Este ».

    (Irritation de la barbaque givrée assise à mes cotés « Il va fermer son claque merde, « Jurassic Park » ! Il nous joue quoi là ? L’amour au temps des brontosaures ? »)



    Le reste des convives présente peu d’intérêt.


    Une bande de cancanières encore pire que moi, capables de raconter que j’ai tourné hétéro, d’aller colporter cette ignominie dans Paris, partout, comme ça, juste pour nuire !


    Elles jacassent entre elles, embrouillaminis de cocus, peines de fion et gigolos venus du Danube.


    Il ressort de leur babil que ça prostipute toujours pas mal le long de la Riviera, même si les ragazzi, farabutti et autres mascalzone Pasoliniens se sont vus détrôner par des Apollons Bulgares, des cuirassiers de Moravie, des hercules tartaro-mongols.


    Le nec plus ultra de la bogossitude cosaque.


    Un peu Michel Strogoff, un peu Prince Muichkine.
    Moitié Attila, moitié Folle de Chaillot.


    En matière d’Orientalisme de pacotille, je ne redoute nulle concurrence. Aussi deviens-je, une fois le sujet des singeries slaves lancé, l'arbitre révéré du débat.


    Que ces braves gens prennent la Volga pour le Danube, l’Oural pour les Balkans et Tatiana Boulanova pour Sylvie Vartan passe encore, mais qu’ils mélangent, dans un grand élan d’Orthodoxie les bordels de Riga, les fastes de l'Ermitage et les pèlerinages à Nijni Novgorod laisse songeur.


    Pourtant, c’est sans réel déplaisir que j’allume ma lanterne magique, que j’enrubanne d’images d’Epinal la pesanteur nantie de cette fin de festin.
    Samovars et Blini de la Maslenitsa, Balalaïkas et mazurkas, toques de loutres et troïkas, aubes cristallines et fleurs de givre, Raspoutine, Jivago, Katia Dolgorouki ; un dernier été à Tsarskoïe Selo, façades bleues, robes blanches à guipures ; le charnier d’Iekaterinbourg, du sang sur la neige, des loups dans les champs de pavots.

    Tout un amphigouri de symboles éculés, d’icones plastifiées ; une vaste bimbeloterie pour kermesse aux frileuses étoiles tels que depuis près de dix ans j’en imagine pour des touristes avides de clichés.

    Profession de foi, l’Evasion avec un « E » majuscule.


    Substitut, l’aventure avec un « a » qui s’accommode d’une minuscule.


    Toujours abuser du folklore, toujours laisser entendre à son auditoire ce qu’il a envie d’entendre.

    S’éloigner des rivages familiers mais pas trop. Rester dans la limite rassurante des eaux territoriales. Offrir l’océan Indien en bocal, les dômes du Kremlin sous cloche de verre, l’Afrique en réserves, Venise sous forme de Mariland culturel auquel ne manque que les pitreries des dauphins.


    Voilà pourquoi on trouve des piscines sur les plages.

    Et l’authenticité dans cette affaire ? A quoi bon, plus personne ne s’en souci de l’authenticité ! Le public ne désire être surpris que par ce qu’il attend !


    Bref je dégoise mon couplet policé en mode pilote automatique face à une assemblée conquise d’avance.


    C’est beau comme une chanson d’Hélène Segarra, paroles et musique.

    Du reste la vieillasse pamoise dans l’Astrakan, le Taffetas, l’Organdi, se rêve en impératrice écarlate, Marlène guerrière cravache comprise. Elle se souvient d’un Moujik d’opérette qui l’aimât, au siècle passé, dans les coulisses d’un cabaret Russe de la butte. Il avait des mains de batelier et les lèvres douces. Une bite énorme aussi sans doute, mais elle ne s’en rappelle plus. En revanche, elle n’a pas oublié l’odeur des fards et de la poudre de riz, les trainées de « Bronzor », ce fond de teint pour le corps, qu’il laissa sur sa peau, ni l’accent ensoleillé de l’imposteur lorsqu’oubliant de rouler les « R » il se révéla aussi Marseillais que la Bonne Mère.


    Elle en pleure d’attendrissement l’ancêtre ! On peut la comprendre ! Soixante seize carats. Son amour est mort, ses amis, son chien aussi et elle-même ne se sent pas très bien.

    Seules subsistent les étreintes tarifées, vénéneuses, potentiellement mortelles, qu'elle s'en va mendier auprès d'arsouilles à la gueule cassée et aux pieds nus, de louches milords la Violette et autres maraudeurs du clair de lune. Et inutile de ricaner les filles, vous y viendrez toutes !!!!!!


    Le « Cricri d’amour », ça lui bousille le système nerveux ce quart d’heure mélo. Aussi pour détendre l’ambiance , il ne trouve rien de mieux à faire que de pousser le volume de la sono à fond et d’ improviser un petit strip tease devant une cheminée ou il se serait roti les fesses si on y avait allumé un feu .


    Rien de bien méchant au demeurant, rayon Chippendales on a déjà vu moins balourd et plus bandant.

    Il faut dire que de la viande saoule s’empêtrant dans ses vêtements et s’emmêlant les cannes aussi Grand Siècle que soient ces dernières ; prête d’avantage à rire qu’à fantasmer.


    Et l’on s’étonnera ensuite que je ne sois pas tout à fait terrassé d’amour….


    En même temps j’imagine qu’il doit être salement paumé pour se livrer à toutes ces pitreries, lui d’ordinaire tellement réservé.


    Mais salement paumé pourquoi ? Je n’en ai pas la plus pauvre idée !
    On dira, comme en début de billet, que c’est la faute au picolo….


    Les réponses aux questions que je ne me pose pas me viendront plus tard dans la nuit, après une virée expresse dans une boite de Nice ou se déroulait une soirée déambulateurs et cartes vermeil, de la bouche même du petit frère de Chris, alors que ce dernier, affalé sur la banquette arrière baigne dans son vomis et un sommeil fiévreux.
    Hubert, vingt ans, des longs yeux affligés de lama, une virginité inattaquable pour cause de sexualité incertaine ; cet air navré de fin de sève que l’on trouvait naguères à certaines belles du Sud soignant leurs névroses de fleurs exsangues à coups de " Mint Julep ", dans la moiteur caraïbes du « vieux carré », pas la moitié d’un con pour autant .


    « - Il faudrait que vous parliez un peu, mon frère et toi.
    « - On ne fait que ça, parler. Parler de quoi d’ailleurs ?
    « - De la fin de votre histoire, par exemple !


    Immense silence, immense moment de solitude.


    Au dessus des collines, entre les bois noirs des citronniers, sur l'étain navré d'un coin de mer, la nuit rosit comme si elle avait quelque chose à se reprocher.


    La fin du monde est pour Demain, un petit garçon me l’a dit.


    Il n’y a plus qu’à s’asseoir et à attendre.

     

  • " Nous irons à Monte Carlo."

    zzzzzvania-monte-carlo.jpgChris est venu me récupérer à l'aéroport de Nice.


    Halé et parfumé, white jeans et T- shirt Tropézien, blouson de cuir bleu passé de chez Dior (vous ne pouvez pas le louper, c’est marqué dessus en lettres fluorescentes !).


    Mauvais genre juste ce qu'il faut.


    Comme j’aime.

    Bref, une pintade Azuréenne.

    Un bisou, deux bisous, « non- pas- la- bouche – y- a -du -monde », et nous voici parti pour la principauté à bord d’un pot de yaourt si exigu que mes genoux flirtent dangereusement avec le tableau de bord.

     


    En route, je m’enquière de la compagnie. Chris me rassure ; les adultes (A noter au chapitre des singeries me le rendant parfois insupportable que Chris évoque les adultes comme s’il n’en était pas un lui-même) ont choisi de s’exiler dans les Alpes Suisses. Seront donc présents, son plus jeune frère, son cousin germain - notre hôte-, ainsi que les amis de ce dernier, une bande de folle « que- tu- vas -adorer -détester » ; plus une fille totalement cinglée « que- tu- vas- détester- adorer ».

     


    Me voilà bien tranquille, je vais pouvoir roter mon champagne, péter mon caviar et prononcer des mots inconnus du dictionnaire sans provoquer d’incidents diplomatiques.


    A moins que je ne fasse la grâce à mon amoureux de me tenir correctement, très gendre idéal, en bout de table.

    La demeure ou nous logeons ressemble à une version miniature du Palais Sans-souci de Potsdam quoi qu’en plus chargée.


    Bref, une meringue.


    « Mauvaise. Graine » ma fille, s’il te restait un doute, tu peux en faire le deuil : tu es bien chez les riches, aussi incongru, déplacé, malséant qu’un Poivrier sauvage dans une roseraie, même si l’incongruité est devenue à ce point quotidienne qu’on y prête plus attention !


    Quant au fameux cousin ; de faux airs d’asiate, des épaules à déménager les pianos, une bouche à embraser les banquises, des dents de magazines

    Bref, une bombe sexuelle, un pur concentré de testostérone, le plus affuté des pièges à garçons qu'il m'ais été donné de croiser !


    A mon avis, lorsque ce mannequin traverse le Marais, les pamplemousses doivent suinter, les noix de cajou éclaté, les bananes jouer les métronomes sur son passage ! Il faut distribuer du Temesta en intraveineuses pour calmer la tachycardie des donzelles, du bromure à la louche pour empêcher un viol collectif.


    Du reste, moi-même je ne me sens pas très bien. Une écume blanchâtre à la commissure des lèvres, je déraille sur toute la ligne, je rougis, je palis, je brule de partout, je perds mes mots, j’en invente d’autres ; ceci au grand agacement de Chris.


    « - Calme tes ardeurs « Mauvaise. Graine », me conseille t’il tandis que nous rejoignons notre chambre. Mon cousin n’est pas pour tes dents de loup.

     


    Piqué dans ma vanité, j’enfourche illico mon plus fougueux destrier.


    Mais comment ose t il me prêter de si vils desseins alors que je ne suis qu’angélisme et probité ?

    Du reste je ne l’ai même pas regardé son cousin. Je n’ai pas vu qu’il a les yeux de ce vert translucide des jades anciens, un adorable grain de beauté sur l’arcade gauche, pas plus que je n’ai remarqué ce minuscule éclat de saphir à son oreille ni le tatouage Maori sur son cou. Et puis tu sais bien toi que je n’aime que toi !


    « -Des clous ! Ricane le macaque, fâché que la discussion ricoche dans une direction contrariante.


    Plus pincé qu’une chanoinesse en carême, je lui fais valoir que je m’estime encore bienheureux d’être admis au sein de sa famille, leçons de musiques comprises, sur la base d’un tarif préférentiel, pour m’abstenir de me montrer brutal et discourtois en culbutant le maitre de céans avant même d’avoir vidé sa cave à vins et mis à sac son palais d’été.


    Et là, tandis que je m’apprête à enfiler les arguments oiseux –d’aucuns diraient les clichés-voici qu’un feu rouge me stoppe net.


    Warning !

    Terrain glissant !

    Eviter le sujet du « J’encule les altesses, je conchie les Milords, je pisse à la raie des aristos ! Grace à Dieu, nous ne sommes pas du même monde et vive la révolution ! », Histoire de ne pas s’entendre répondre « Mais alors, que fais tu dans le mien de monde, anarchiste des deux que je ne te lècherais plus ? Dégage s’il ne te convient pas, mon monde, bouseux, manant, cloporte ! ».


    A force de baiser hors de sa classe, on fini par le connaître le grand livre des phares, par ne plus confondre la braise racoleuse et le signal de détresse ! Pas envie de se retrouver à la rue la « Mauvaise. Graine », obligée de turbiner devant l’« Hôtel de Paris » un 15 Aout pour pouvoir s’offrir un whisky, trois cacahouètes et la douceur d’un bar de palace.


    Pour le coup, je passe fissa du mode cigüe au mode miel aux lèvres.


    Mon lapin, ma puce, mon canard en sucre, je m’en fiche moi de ton cousin. C’est un con spontané, ça se voit ! Toi tu es tellement plus intéressant, tellement plus …… Tellement plus-plus quoi !


    « Monsieur plus-plus » n’est pas dupe un centième de seconde, mais pas plus que moi il n’a envie de passer Feragosto sous les retombées acides d’un parasol thermonucléaire.


    Aussi me sourit-il.

    Aussi m’ouvre t il les bras.
    Et les draps d’un lit si haut que si tu en tombes tu te tues.


    C’est une bonne pomme mon Christophe et dans le fond, il se peut qu’il m’aime bien.