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" Oral Sexe et petites contrariètés."

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1998

J’étais en cette époque bénie, étudiant à Nanterre (comprenez par là inscrit à l'Université, car sans boussole ou cardan j'eus été bien en peine d'en indiquer les bâtiments, tant je m'y montrais assidu.).
Ivre d’indépendance et friand de minets libidineux, j’avais quitté le domicile paternel pour m’établir dans un appartement de la rue d’Aboukir dont le loyer m'eut couté la peau du derche si j'avais dut le payer de mes deniers.
Mon papa adoré, bien évidement, assurait plus que généreusement ma subsistance, cependant, m’aurait il refilé les milliers de millions de milliasses de talbins que sa jeune et ravissante épouse claquait chez les couturiers que je n’en aurais encore pas eut assez.


Je vivais, il faut bien le reconnaître, de nuits champagne en après midi shopping, un chouia au dessus de mes moyens et carrément à chrome s’il fallait en croire les somations de mon banquier lequel, en d’autres temps et sans remords, eut volontiers envoyé ma tête à vent valdinguer au massicot.

De sottises en incohérences je me retrouvais très rapidement dans une situation financière à peine moins dramatique que le final Moldave d’une saison de « Dynastie ».

(NDA : l’ensemble du casting sulfaté à l’Avtomat Kalachnikova modèle 1947, plus communément appelée AK-47 ou Kala pour les intimes, durant les épousailles d’Amanda Carrington, la fille cachée de Blake et Alexi, avec un prince d’opérette. Bilan de la tragédie : deux figurants virés.)



Quatre solutions s’offraient alors à moi pour sortir de la mouise :

- 1) Renoncer à sortir toutes les nuits ce qui était impensable ; autant prendre, la bure, le cilice et enterrer vivants mes vingt carats dans quelque Abbaye cistercienne perdue aux fins fonds de l’Auvergne.

- 2) Continuer à sortir toutes les nuits mais attifé pire qu’une mendiante Péruvienne après un séisme de magnitude neuf sur l’échelle de Richter, or si le vêtement que je porte avec le plus de chic et de désinvolture reste encore une paire de bras d’hommes, les linges griffés ne me siéent pas mal non plus pour l’immense malheur de mon portefeuille et l’ineffable rayonnement de mon égo.

- 3) Me prostituer ; j’avoue y avoir sérieusement songé et n’eut été mon dégout pour la chair flapie des michetons dont j’acceptais déjà assez mal qu’ils me prissent la main après avoir fait péter la roteuse , peut être aurais je connu une carrière honorable dans la galanterie.

- 4) Me dégauchir fissa un colocataire potable, entendez par là solvable, propre sur lui, point trop brise burettes, évidement pédésexuel et suffisamment moche pour que je m’abstienne de lui sauter dessus les soirs de grande désespérance.

David eut parfaitement convenu (hormis pour le coté moche, Dave mon amour ne me fais pas dire ce que je n’ais pas dit) si ce lâcheur ne s’en était allé tâter de la miche Yankee sur le campus d’une Université Californienne ou il se formait aux métiers du cinéma.


Confronté à l’embarras du mauvais choix je me décidais finalement en faveur du pire.
Gianni le Baltringue, dit « Mistinguett », dit « La Miss », vendeur en prêt a porter la semaine, gambilleuse le week end dans un bouge à travelo bien connu ou il/elle s’illustrait dans un Cancan frénétique laissant à penser qu’il/elle ne possédait pas de colonne vertébrale, et pire colporteuse de ragots, de fables, de contes que notre Sainte Gallia du Charlat.


Pas mauvaise carne au demeurant.


Rusée, matoise, plutôt finaude en dépit d’une inculture qui lui faisait prendre Sean Penn pour la capitale du Cambodge et le groupe « Boney M » pour une taille de soutiens gorges, d’une honnêteté toute relative, bien qu'étonnamment franche et fidèle dans ses amitiés.


Notre cohabitation se passa pour le mieux jusqu’à ce que « La Miss » s’entiche d’un asticot de banlieue quasi pré -pubère, mince comme un soupir cependant doté selon la rumeur d’un engin de torture digne de l’inquisition Espingouine, engin dont il se servait, toujours selon la rumeur, sans la moindre imagination mais avec une endurance remarquable.


Bref une peine à jouir, monté comme le bourricot de Buridan, sans gène ni éducation et stupide au point que si l’on avait du sonner les cloches à chaque fois qu’il disait une connerie, plus personne ne se serait entendu penser.


A part ça un bien charmant garçon que ce José, tant et tellement serviable que je le trouvais un matin ou une après midi, je ne sais plus, en tous cas à mon réveil posé sur la courtepointe de mon lit avec la grâce bovine d’un crapaud buffle sur une feuille de nénuphar.

Alerté par cette présence inhabituelle je soulevais un vasistas de plomb sur un œil aux allures d’huitre avariée. Bien que l’esprit me manquât encore, je notais la présence d’un soleil vert et acide aux fenêtres de ma chambre, la frime enfarinée de l’autre crève-la-dalle, le tressaillement maladif de ses doigts aux ongles rongés et me payais le tracsir de ma vie en imaginant la gouape venue me suriner ou pire caser son démonte pneus dans les profondeurs de mon haillon, quoi qu'il en soit bien trop étroit pour contenir la chose.


« -Qu’est ce que tu branles ici, connard ! Beuglais-je d’une voix qui ne devait ses inflexions males qu’à mes abus d’alcool et de tabac. Tu ne sais pas que ma chambre est out of limits, forbiden, verboten, vietata, prohibita ; IN-TER-DITE ! D’abord qu’elle heure il est ?


José s’agitait comme s’il avait besoin de se secouer le mérinos.
La mine chiffon, il chignait des châssis, respirait bruyamment, se mordait les limaces, transpirait aussi un peu des aisselles à en croire l’exquis fumet de gigot à l’ail qui peu à peu se répandait dans la pièce.


« -s’cuse de te réveiller, finit il par lâcher, mais y a urgence !


Avec une plainte pitoyable de bébé phoque à l'agonie je me réfugiais sous mes couvertures.


Je connaissais le modèle par cœur. Le golio s’était, une fois de plus, engrainé avec la Miss et comptait sur moi pour arbitrer, une fois de trop, leur eternel match de catch.


Rassuré de ne pas s’être ramassée une giroflée, le lascar, à présent s’autorisait toutes les hardiesses.


« - Allez, feignasse, bouge-toi ! Y a péril en la demeure je t’ais dit !
« - Tu permets tout de même que je boive un caoua ?


Péniblement je trainais ma carcasse avinée jusqu’ à la cuisine, enclenchais la machine à expresso.
Le café coula, crémeux, onctueux, odorant.
Me revinrent des images d Afrique, celles de grandes Ivoiriennes aux visages impassibles assises très droites à l’entrée de leurs cases, occupées à griller les gros grains craquants du café-vert sur des braseros ou brulaient d épaisses feuilles de Bananier.
Dans mon dos le ramier trépignait d’impatience.


Dix huit ans aux quetsches, petit animal immature et amoral que la Miss avait ramassé dans un bar à vioques ou il allait aux asperges pour le prix d’un jambon-beurre, il m’eut attendrit si j’avais possédé ne serait ce que le quart de la moitié d’un cœur.


« - Quel est le problème ? Ta vieille n’a pas voulu brosser ? Demandais-je, histoire d’en finir le plus rapidement possible.
« - bé, elle peut pas trop la pauvre ! Elle a, comme qui dirait, le fignédé en chou fleur en ce moment ! Non, y a pire !


Encore chargé d’avoir un peu trop fait la fête aux chapelles, j’avais beau creuser le vide abyssal qui me tenait lieu de cervelle, je ne voyais pas très bien ce qu’il pouvait arriver de pire à l’autre tarderie que de perdre, même momentanément, l’usage de son trou d’amour.


« - Tu me promets que tout ça restera entre nous ? S’inquiétait le Jocrisse.


Je posais une main virginale sur mon cœur d artichaut.
« -Juré, craché, ça ne sortira pas d’Ile de France.


Queue-d-âne prit une grande inspiration, puis, a toute hâte, comme on se lave d’une souillure il m’avoua l’invraisemblable vérité.


« - La Miss ne sait pas sucer.


A ce point du récit je me dois de vous préciser que si Gianni avait hérité du surnom de « Mistinguett », ce n’était pas tant en raison de son habileté à la gambille, ni à cause de la beauté de ses échasses, mais parce qu’il se trimballait en guise de dentition un clavier à dominos sur lequel on aurait put jouer du Chopin avec des gants de boxe sans risquer d’altérer la pureté de la mélodie.
Comment voulez vous que doté d’un tel appareil à désosser les côtelettes l’infortuné puisse tailler une pipe convenable ?

J’avalais une gorgée de café. Je souris les yeux dans le vague. Je songeais que décidément, ces rideaux vert bouteille, aux embrases des fenêtres n’allaient guère avec le papier peint des murs ; que je serais forcément à la bourre à tous mes rembours ; que le Château Lafiotte que j'avais décidé de servir au diner en accompagnement d'une tourte forestière n’était peut être pas le vin le plus approprié pour relever la saveur boisée des champignons ; que je m’en allais sur le champs occire ce petit con de José avec des raffinements de barbarie dignes d’un empereur Mongol .


Calmement et sans cesser de sourire, je rangeais une mèche de cheveux derrière mon oreille (oui, à l’époque j’avais encore des crins !), chopais un paquet de Dunhill sur une étagère, y cueillis une cigarette que je n’allumais pas immédiatement.


« -Et en quoi l’absence de prouesses buccales de ta morue me concernent elle ?


L’allumette craqua dans un silence assourdissant.


Face à mon apparente impassibilité, José s’enhardit un peu plus.


« - Tu pourrais, comme qui dirait, genre, lui donner des leçons particulières. Ce serait pas du luxe, crois-moi. Faut voir comment elle s y prend, la pauvre. Elle mastègue, elle mordille, elle tousse, elle crache, elle bave et moi forcement je débande.
« - Et sur quel " instrument " suis je censé faire ma démonstration ? Une banane ? Un concombre ? Un vieux gode des familles ? Ton chibre de concours ?


Ma voix était à présent aussi claire et tranchante que le fil d’un sabre Musashi.


« -Ben, non, t’es conne, rigola l’arsouille, j’ai pensé, comme qui dirait, que, peut être, tu pourrais lui montrer sur un de tes mecs.


J’exhalais un nuage de tabac blond semblable à une bouffée de soulagement. Ainsi donc l’ignoble ne cherchait pas à m’escroquer d’une turlute gratos au saut du paddock !


« - Quelle bonne idée ! Chéri, tu ne veux pas abandonner ton livre le temps que je te taille une petite pipe ? Au fait mon amour, ça ne t ennuie pas que la Miss regarde et prenne des notes ? Ou mieux; on lui fait une cassette vidéo ; comme ça elle pourra réviser, le soir à la veillée.


Le charlot à sa mémère afficha une lippe penaude.


« -Tu n es pas d accord, c est ça ?
« - Tu as tout compris morveux ! Comme qui dirait, je ne suis pas d accord ! Je ne comprends même pas que tu ais l’audace de me demander une chose pareille !


Le ton enflait dangereusement. Le gnome était à deux doigts de se ramasser la mandale qu’il méritait.


« - Ben, comme tout le monde prétend que tu touches drôlement la bille en la matière ; alors je me suis dit, comme qui dirait .....


Et Allez, en avant la musique! Une étiquette de plus sur les bagages de « Mauvaise. Graine », l’Einstein de la clarinette baveuse, l’Isabelle Adjani des amabilités fellatrices, La Madonna du pompe-dard, le Mozart de la flute à bec, celui qui a six ans déjà composait d’une langue mutine d’étincelantes variations sur les pipeaux dressés de ses petits camarades.

Un prodige en somme !


« -Décarre, José, fissa, si tu ne veux pas te damer un coup de boule ! !
« -Allez, le prend pas mal. Entre copines, on peut se rendre service.


Ma tasse à café manqua sa belle tète d imbécile de quelques millimètres.


J’ignore s’ils ont résolu leur problème de turlute avec l’aide de sainte Rita ou celle du rebouteux du coin, mais ils sont, à l'heure actuelle, toujours ensembles.


La Miss a probablement appris à sucer

Commentaires

  • Il arrive souvent que des couples improbables soient surprenants

  • Et les probables souvent se cassent la figure ;-)

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